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Grand Angle

Depuis Tunis, l’Arabie saoudite riposte aux critiques exprimées par le Maroc

Vingt-quatre heures après les reproches de Nasser Bourita à l’Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis, c’est au tour du chef de la diplomatie saoudienne de lui répondre.

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Ibrahim al-Assaf, ministre des affaires étrangères saoudien à Tunis, le 29 mars 2019 / Ph. Zoubeir Souissi - Reuters
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C’est depuis Tunis, où il participe aujourd'hui à une réunion du conseil exécutif de la Ligue arabe, que le ministre saoudien des Affaires étrangères a choisi de riposter aux critiques du Maroc, exprimées hier par Nasser Bourita, sur au moins trois sujets.

D’abord sur la Palestine. Dans son intervention, Ibrahim al-Assaf a réitéré l’engagement de son pays à défendre le droit des Palestiniens à vivre dans un «Etat indépendant avec comme capitale Al Qods-Est», rappelant au passages les résolutions du dernier Sommet arabe, tenu en avril 2018 à Dhahran en Arabie saoudite, en «faveur de la cause palestinienne». Le chef de la diplomatie du royaume wahhabite a cependant éludé la question de la tutelle jordanienne sur les lieux saints islamo-chrétiens d’Al Qods. Un statut que lorgne la famille régnante à Riyad avec la bénédiction de l'administration Trump et Israël.

Hier, et sur cette question, le roi Mohammed VI a apporté un soutien sans concession au roi Abdallah II. Le souverain «a souligné l’importance de la tutelle hachémite historique, assurée par Sa Majesté le Roi Abdallah II» sur ces lieux de culte et «le rôle de l’administration jordanienne des Waqf et de la Mosquée Al Aqsa, en tant qu’unique autorité juridique sur Al Haram, qui assure sa gestion, son entretien et sa préservation, et organise l’accès à la Mosquée», a précisé, hier, Nasser Bourita dans un communiqué lu devant la presse.

Quand al-Assaf parle de la «coordination avec les Etats arabes frères»

Jeudi 28 mars, le ministre des Affaires étrangères marocain affirmait que «la coordination» entre les alliés «devrait se faire dans les deux sens. Elle ne doit pas être à la carte, elle doit couvrir toutes les questions importantes au Moyen Orient comme en Afrique du Nord, à l’instar de la crise libyenne». Un reproche indirect destiné à Riyad et Abou Dhabi.

Ce vendredi, al-Assaf a précisé que son pays «de part ses relations équilibrées et ses contacts sur la scène internationale» veille à «coordonner les positions avec les Etats arabes frères afin d’influencer positivement les causes du monde arabe sur la scène internationale et contribuer dans l’unification des visions et positions arabes à l’égard des problèmes et développements affectant les intérêts arabes», rapporte l’agence de presse officielle saoudienne.

Le chef de la diplomatie n’a pas oublié de répondre à Nasser Bourita sur la Libye. Ibrahim al-Assaf a prétendu que le royaume wahhabite apporte son soutien à l’accord de Skhirat, conclu en décembre 2015. «Une feuille de route pour la solution politique dans la crise libyenne», a-t-il insisté.

Des propos qui doivent cependant être pris avec prudence. En effet, ce mardi 26 mars, le roi Salman a reçu le maréchal Khalifa Haftar, grand pourfendeur de l’accord de Skhirat. Après deux jours passés à Riyad, le militaire a quitté le pays avec les honneurs. A son départ de l’aéroport international de la capitale, il a été salué par le ministre plénipotentiaire et directeur général du Protocole au ministère des Affaires étrangères et un représentant du Protocole royal.

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