France : Une députée LREM refuse d’investir des candidates voilées aux élections municipales

Des candidates voilées, trop peu pour elle. La députée La République en Marche (LREM) Anne-Christine Lang veut profiter du débat sur la laïcité, organisé par le mouvement LREM le 20 mars prochain, pour proposer à son parti de ne pas investir de candidates portant le voile aux élections municipales de 2020, indique le magazine L’Express. Celle qui dit être entrée en politique «par conviction féministe», se définit volontiers comme «rigide» sur la question. «Je ne mettrais jamais un pied dans l’Hémicycle s’il y a une femme voilée», affirme-t-elle.

«Je vois mal comment des candidates voilées peuvent être compatibles avec les valeurs de notre mouvement», abonde Guillaume Vuilletet, parlementaire du Val d’Oise, relayé par l’Obs. Pour le député Ludovic Mendes, membre influent du groupe de travail sur la laïcité, cette proposition est «discriminatoire». «On pourrait se faire attaquer en justice et se faire condamner», prévient-il. Il estime qu’il faut avant tout effectuer «un travail en interne sur tout ce qui touche au voile, à la laïcité et la place des femmes dans l’islam».

Sur la question du voile, Emmanuel Macron souffle de son côté le chaud et le froid. Jeudi 28 février, dans un gymnase de Pessac, en Gironde, lors d’un débat réservé aux femmes afin d’aborder les problématiques qui les concernent, et auquel le président avait pris part, il avait déclaré : «Vous pouvez être victime de discrimination, et dans ces cas-là, c’est sanctionné par la loi. Il y a même des politiques de testing que nous sommes en train de mettre en place à l’embauche.» Il avait toutefois nuancé ses propos, ajoutant que «la loi n’interdit pas la laïcité ; elle n’interdit pas à une entreprise, une association (…) d’embaucher quelqu’un qui porte le foulard comme vous le portez».