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Grand Angle  

Après Akhannouch, Benkirane s’en prend à Amina Bouayach et Driss El Guerraoui

L’ancien secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane tire désormais sur tous ceux qui osent critiquer son parti ou sa gestion des affaires lorsqu’il était chef de gouvernement. Et il vient d'en donner ce vendredi une nouvelle démonstration.

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L'ancien chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane. / Ph. DR
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Après Aziz Akhannouch, Abdelilah Benkirane a dans le viseur de nouvelles cibles. Dans un enregistrement audio, de plus de deux minutes, publié sur la page Facebook de son chauffeur, l’ancien chef de gouvernement décoche des flèches en direction d’Amina Bouayach et Driss El Guerraoui, respectivement présidents du Conseil national des droits de l'Homme et du Conseil de la concurrence.

Il affirme que certaines personnes désignées par le roi Mohammed VI pour prendre les commandes des institutions de gouvernances «ne sont pas à la hauteur». Et de pointer du doigt les deux socialistes.

Contre la première, Benkirane lui reproche d’avoir donné son avis sur l’affaire d'Abdelali Hamieddine, examinée par la justice. Fin février, lors d’une émission sur la chaîne Med1 TV, Amina Bouayach s’était en effet prononcé sur l’affaire du président de Mountada Al Karama, estimant que «rien ne s’oppose à [une] réouverture (du procès, ndlr) du moment que la famille de la victime l’a demandée».

«Les institutions de gouvernance sont partiales»

Des propos ayant fait sortir de ses gonds l’épouse de Hamieddine. «Ils violent la neutralité et l’indépendance qui doivent caractériser le CNDH. En défendant le droit de la famille de la victime à porter plainte, elle (Amina Bouayach, ndlr) a, du même coup, porté atteinte à l’autre partie qui est victime d’une plainte assassine, pour des raisons dont on peut prouver qu’elles sont strictement politiques», a écrit la députée Bouthaina Karouri.  

Benkirane n’a pas fait que reprendre la position de l’épouse du parlementaire mais il a accusé la présidente du CNDH de «défendre les thèses du PAM pour rejuger Abdelali Hamieddine». «Ce qu’elle a dit ne convient pas à la mission que Sa Majesté le Roi lui a confiée et ne convient pas à l’institution qu’elle représente», lance-t-il.

La colère de l’ancien chef du gouvernement a également frappé Driss El Guerraoui, le président du Conseil de la concurrence. Le 14 février, l’institution a rendu un avis relatif à la demande du gouvernement concernant le projet de plafonnement des marges bénéficiaires des pétroliers. L’avis s’est montré très critique avec la libéralisation des prix des carburants exécutée par le cabinet Benkirane II. Une réforme qui «a été menée sans tenir compte de plusieurs éléments de contexte national qui auraient dû alerter le gouvernement sur l’opportunité de son entrée en vigueur et les modalités de sa mise en œuvre», indique l’avis.

Des observations que l’ancien chef de l’exécutif ne partage pas. Comme pour Amina Bouayach, il s’en est pris à Driss El Guerraoui. «Ce n’est pas son affaire», s’est-il emporté. «S’ils continuent sur la même voie, les gens vont alors se dire que les institutions de gouvernance sont partiales et proches de parties connues», a-t-il conclu sans donner plus de précision.

Abdelilah Benkirane a semble-t-il pris le temps de la réflexion avant de contre-attaquer, ce vendredi sur les réseaux sociaux. En effet, l'avis du Conseil de la concurrence remonte au 14 février alors que les déclarations d’Amina Bouaych datent du 24 février.

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