La campagne agricole 2011-2012 s’annonce plutôt bonne. A en croire la Météorologie nationale, les dernières pluies enregistrées en début novembre dans une bonne partie des régions du Maroc sont les signes avant-coureurs d’une saison pluviométrique normale. Comparée à la saison précédente, les pluies sont tombées on ne peut plus tôt cette fois.
En effet, en 2010-2011, le ciel n’avait commencé à déverser ses vannes que durant la troisième décade de novembre alors que pour la présente campagne, des pluies abondantes (et parfois orageuses) ont balayé le royaume dès les premiers jours du mois. Notamment les 3 et 4 novembre derniers.
En plus du Nord, le Loukkos, le Rif, le Gharb, le Chaouia, le Saïss et les plateaux d’Oulmès où des orages ont été signalés, les hauteurs dépassant les 1800 mètres ont vu tomber les premiers flocons de neiges.
Bien que la pluie ait été instable en septembre et début octobre, les précipitations de novembre ont de quoi redonner le sourire aux «fellah» dans un pays agricole comme le Maroc. Plus globalement, l'économie marocaine peut s’attendre à une meilleure production céréalière. En 2010-2011, le royaume a produit, avec une pluviométrie généreuse bien que tardive, quelques 84 millions de quintaux. Cette production se répartit par espèce entre blé dur (18,5 millions Qx), blé tendre (41,7 millions Qx) et orge (23, 4 millions Qx).
4 milliards de subventions
Pour le Maroc, une meilleure production céréalière (en quantité mais aussi en qualité) est synonyme de baisse des importations. La consommation annuelle s’y établit à 100 millions de quintaux de céréales. Chaque année, le royaume est ainsi obligé de se tourner vers ses partenaires européens et américains pour combler son déficit. En moyenne quelques 4 millions de tonnes de céréales sont commandés, principalement de la France, qui fournit les 2/3 des besoins en blé tendre alors que les 3/4 du blé dur consommé au Maroc proviennent du Canada.
Des importations qui ne sont pas sans conséquences sur le budget de l’Etat. En 2011, les subventions des prix de la farine ont absorbé à elles seules 4 milliards de dirhams de la caisse de compensation qui s’est établi à 45 milliards de dirhams. Soit 20% du budget de l’Etat, et 5,5% du PIB. Avec la bonne saison pluviométrique annoncée, on peut espérer une facture moins salée, dans un contexte de hausse des prix des matières premières.