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Interview

Maroc – Belgique : «Les politiques doivent accompagner les synergies des artistes» [Interview]

En visite au Maroc du 27 au 30 janvier, Sven Gatz, ministre flamand de la Culture, des médias, de la jeunesse et de Bruxelles a inclus au sein de sa délégation des artistes belgo-marocains. Dans plusieurs villes, ces derniers visitent des acteurs culturels associatifs et institutionnels pour penser une dynamique commune. Entretien.

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Sven Gatz, ministre flamand de la Culture, des médias, de la jeunesse et de Bruxelles, en visite à Rabat avec une groupe d'acteurs culturels belgo-marocains et flamands / Ph. Svent Gatz - Facebook
Temps de lecture: 2'

Une délégation d’acteurs culturels binationaux, belges, flamands et wallons est au Maroc et vous encadrez leur visite de structures dédiées à la culture. En quoi leur apport peur constituer des passerelles entre le Maroc et la Belgique ?

J’ai été invité par mon collègue marocain, responsable des Marocains résidant à l’étranger (MRE). J’aurai plusieurs contacts institutionnels et avec des ressortissants marocains, mais j’ai voulu étoffer la délégation en ne venant pas seul en tant que ministre de la Culture. Dans ce sens, nous avons déjà eu une expérience très positive dans d’autres pays, où nous avons été accompagnés d’artistes et de responsables d’organisations culturelles. Cela donne une toute autre dynamique à une telle visite et implique un large éventail d’acteurs du quotidien.

Il y a l’aspect officiel de votre visite, au cours de laquelle vous rencontrez des responsables marocains, mais vous axez votre visite également sur l’accompagnement des artistes…

A part les contacts que j’aurai politiquement pour améliorer le contexte dans lequel les artistes des deux pays peuvent travailler et échanger, il est en effet important que ces acteurs-là développent des relations directes à leur niveau, également avec des organisations culturelles qui peuvent créer des liens parallèlement à ce qui se fait de manière officielle et institutionnelle, car ces deux aspects se nourrissent et peuvent diverger parfois, mais il est bon qu’ils existent.

Pour citer l’exemple de Bruxelles concernant ces échanges, avons constaté une grande transformation en mettant en valeur la Maison Darna, qui permet aux opérateurs culturels belgo-marocains de développer leurs projets artistiques. Nous mettons de l’argent belge, flamand, wallon et marocain dans cette initiative, pour accompagner la transformation et la dynamisation des politiques culturelles qui lient les deux pays.

Nous profitons donc de ma présence pour créer de nouvelles synergies, car la courtoisie, les liens culturels et officiels entre deux nations est un point important, mais il y a aussi toute la dynamique des acteurs culturels entre eux qu’il faut soutenir, accompagner et appuyer.

Ces initiatives sont entreprises dans un contexte où l’on parle de plus en plus de cloisonnement, de fermeture des frontières. Pensez-vous qu’un travail sur le volet culturel permettra une réouverture ?

C’est une question importante car j’ai pris connaissance de cas d’artistes congolais qui devaient venir en Belgique, mais qui n’ont pas pu le faire pour des raisons de visa. Cela s’est produit également pour des artistes marocains et il s’avère que c’est véritablement une question de mobilité régionale. Dans les semaines qui viennent, je dois m’investir pour trouver des solutions, ou du moins améliorer la situation.

Je pense qu’il est important de faire voyager les citoyens de manière générale, mais aussi des artistes en particulier. La question de leur mobilité est un nouveau défi que nous rencontrons ces derniers mois et ces dernières années. Celle-ci est moins évidente qu’avant. C’est aussi bien pour moi d’entendre quelques témoignages et dire que tout ce qui se fait pour promouvoir cet échange culturel est bien, mais que si les gens ne peuvent pas voyager, c’est un véritable problème et ces échanges qui, ainsi, resteront éloignés et sans contenu.

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