Meurtres à Imlil : Retour sur les arrestations opérées depuis une semaine

18 personnes. Tel est le nombre des individus arrêtés jusque-là, tous membres d’une même cellule terroriste impliquée dans le meurtre de deux touristes scandinaves, dont les corps sans vie ont été découverts le 17 décembre dernier près d’Imlil. Dans un entretien accordé à l’AFP, le chef du Bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ), Abdelhak Khiam a déclaré que la cellule a été entièrement démantelée.

Il a également dévoilé l’identité de «l’émir de la cellule». Nommé Abdessamad Ijoud, l’individu est un jeune homme de 25 ans, arrêté le 20 décembre dernier à Marrakech, avec deux autres suspects, alors qu'ils prenaient un car à destination d’Agadir. Abdelhak Khiam précise que «l’émir» a déjà été interpelé en 2014 pour des faits de terrorisme, lorsqu’il a tenté de rallier la Syrie. Bien qu’il ait bénéficié d’une réduction de peine avant d’être relâché, «Ijoud est resté fidèle à ses idées extrémistes», selon le responsable. «Il a donc constitué un réseau apparenté à une cellule terroriste, en planifiant de perpétrer des actes terroristes au Maroc», ajoute-t-il encore.

Les suspects auraient agi seuls

Le représentant du BCIJ souligne que «même si Ijoud était la personne ayant pris la parole sur la vidéo partagée sur les réseaux sociaux et montrant l'allégeance à Daesh, son réseau n’était pas en contact avec le groupe terroriste en Irak, en Syrie ou en Libye». Ainsi, Abdelhak Khiam indique que le double meurtre à Imlil est intervenu par la décision personnelle des membres de cette cellule, qui n’«ont pas reçu d'instructions» de Daesh.

Lundi, le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit a, de son côté, indiqué que le Parquet avait «confié cette enquête au BCIJ, sous la supervision de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), qui a privilégié la piste terroriste». En séance des questions orales à la Chambre des représentants hier, le ministre a souligné qu’«il ne s’agit pas d’une cellule de grande importance, mais d’individus endoctrinés aux idées extrémistes».

Pour le ministre, ces individus «ont décidé de passer à l’action en s’alignant sur les usages cruels des groupes terroristes». Il a également ajouté que «ces nouveaux usages jamais employés dans le pays dénotent du succès des autorités marocaines à resserrer l’étau sur les groupes présents sur le territoire, ce qui a limité leurs capacités et les a poussés à recourir à d’autres pratiques». Jusqu’à hier, Laftit a indiqué que les arrestations ont concerné 17 individus, tandis qu’Abdelhak Khiam affirme que ces derniers sont au nombre de 18.