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Grand Angle

Le vote de l’accord agricole Maroc-UE troublé par l’affaire Patricia Lalonde

Si le vote de l’accord agricole entre l’UE et le Maroc par la Commission du commerce international au Parlement européen a été un succès, l’affaire Patricia Lalonde est venue jouer les trouble-fêtes.

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Patricia Lalonde, eurodéputé française / DR
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La Commission du Commerce International au Parlement européen a adopté, lundi soir, et avec une confortable majorité, l’accord agricole entre Rabat et Bruxelles : 25 pour et 9 voix contre. Ce vote intervient seulement trois semaines après celui des membres de la Commission des affaires étrangères du même traité par 44 voix pour contre 17.

Néanmoins, cette victoire ne peut occulter les frictions lors de la séance du 10 décembre. En effet, les eurodéputés membres de ladite Commission appartenant aux Verts et à la gauche se sont retirés de l’opération de vote. Ils ont protesté contre ce qu’ils qualifient de «collusion» de l’eurodéputée Patricia Lalonde avec le Maroc.  

Le 23 novembre dernier, reprenant une enquête du Desk, un média en ligne a évoqué les liens «supposés» de la Française avec le royaume. Mais la colère des députés de ce bloc au PE remonte à plusiquers semaines auparavant, précisément depuis que Lalonde a rendu public un rapport sur une mission effectuée par d’autres membres de la Commission du Commerce international, les 3 et 4 septembre, à Laâyoune et Dakhla. Elle a avait alors conclu, en sa qualité de rapporteur, que les accords commerciaux avec le Maroc bénéficient à la population du Sahara occidental.

Podemos à l’offensive

Par ailleurs, ce retrait a été précédé par une intense campagne lancée par Podemos. La formation espagnole d’extrême gauche a demandé, dans une lettre adressée le 7 décembre au président du Parlement, Antonio Tajani, de retirer à Patricia Lalonde la responsabilité de rédiger le rapport de mission. Ce qui aurait signifié un retour à la case départ.

La requête de Podemos s’appuie sur un «conflit d’intérêt», précisant que Patricia Lalonde n’a pas informé le PE qu’elle siège au conseil d’administration d’une fondation proche du Maroc.

La pression a fini par porter partiellement ses fruits. A quelques heures du vote du lundi 10 décembre, l’eurodéputée française a présenté sa démission, indique le site EUobserver. Une mesure insuffisante, ont estimé les parlementaires des Verts et de la gauche, optant pour la chaise vide lors de l’opération de vote.

Article modifié le 11/12/2018 à 14h38

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