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Grand Angle

Pacte de Marrakech : Le Maroc élu à la présidence de la Conférence intergouvernementale

Les Etats membres présents à la Conférence intergouvernementale pour l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières ont élu, ce lundi à Marrakech, le Maroc à la tête de cette conférence. L’occasion pour Antonio Guterres de remercier le Maroc pour l’accueil et pour Nasser Bourita de réaffirmer l’engagement du pays pour une bonne gestion de la migration.

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Centre de Conférence Bab Ighli à Marrakech, où la ville ocre accueille la Conférence intergouvernementale pour l'adoption du Pacte mondiale sur la migration. / Ph. Fadel Senna - (AFP)
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La Conférence intergouvernementale pour l’adoption du Pacte pour des migrations sûres, ordonnées et régulières s’est ouverte ce lundi à Marrakech. Intervenant à cette occasion, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a indiqué que les Etats membres présents à cette conférence avaient décidé à l’unanimité d’élire le Maroc à la tête de la Conférence intergouvernementale.

L’occasion pour Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale de remercier les Etats membres pour cette élection, affirmant qu’il s’agut d’un «un honneur et un privilège», accordés par les Etats membres. «Des pays qui confirment leur engagement depuis le début du processus pour l’adoption du pacte», a-t-il ajouté.

«Nous sommes conscients de l’importance de la question qui nous réunit ce lundi», a-t-il déclaré, rappelant à cet égard les efforts entrepris par le roi Mohammed VI. «Le royaume a organisé quatre congrès internationaux liés à la question, notamment sur l’agenda africain adopté lors du 30e Sommet de l’UA ainsi que la 11e édition du Pacte mondial pour la migration et le développement (Global Forum for Migration and development, GFMD).

Le chef de la diplomatie marocaine a également mis en avant les piliers de la stratégie du royaume, citant à cet égard la «responsabilité commune», «l’approche positive» ainsi que la «lutte contre les réseaux de la traite des êtres humains».

«Si nous sommes réunis aujourd’hui, c’est parce que nous mesurons plus que jamais que notre interdépendance est aussi réelle et que notre responsabilité est partagée.»

Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères

Le multilatéralisme, un «acte de souveraineté»

Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale a évoqué la «lucidité» ayant marqué le processus de négociation de ce pacte, affirmant que le «multilatéralisme est dans son essence même un acte de souveraineté».

«Ce n’est pas une affaire de pays, de région ou de continent. Cela touche mon pays comme il touche les autres. Il interpelle chacun avec des degrés différents mais la différence ne signifie pas l’indifférence.»

Nasser Bourita

Enfin, le chef de la diplomatie marocaine a dit espérer que ce rendez-vous soit «une conférence de consécration, celle d’un processus ayant commencé en 2016 avec la Déclaration de New York, une conférence d’engagement - celui de la communauté internationale et une conférence d’actions fermes, résolue et durable en faveur de la mise en œuvre de ce pacte».

Pour sa part, le secrétaire général de l’ONU a remercié «le gouvernement et le peuple du Royaume du Maroc d’avoir abrité cet important rassemblement mondial» et d’«avoir si chaleureusement accueilli [les Etats membres] dans ce centre de conférence». «Ce moment est le produit inspirant d’efforts dévoués et indécis», a-t-il dit, en exprimant son «immense admiration pour la vision et le travail acharné qui ont abouti au Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière». «Vous êtes ici parce que vous reconnaissez l’importance de ce pacte en tant que feuille de route pour prévenir la souffrance et le chaos et pour proposer des stratégies de coopération bénéfiques pour tous», a ajouté le secrétaire général de l’ONU.

Antonio Guterres souligne les principes du Pacte

Antonio Guterres a également affirmé qu’il «y a eu beaucoup de faussetés au sujet de l’accord et de l’enjeu global de la migration», avant de «dissiper quelques mythes». 

«Le pacte n’est pas un traité. De plus, il n’est pas contraignant juridiquement. C’est un cadre de coopération internationale, ancré dans un processus intergouvernemental de négociation de bonne foi, qui réaffirme spécifiquement le principe de la souveraineté des Etats, notamment ‘le droit souverain des Etats de déterminer leur politique nationale en matière de migration’.»

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU

L’occasion aussi pour lui de rappeler que «la migration Sud-Sud est actuellement plus importante que la migration Sud-Nord» et qu’il «y a plus de migrants africains dans d’autres pays africains qu’en Europe».

Il a aussi rappelé que le pacte soutient deux idées essentielles : «Premièrement, la migration a toujours été avec nous - mais dans un monde où elle est de plus en plus inévitable et nécessaire, elle devrait être bien gérée et sûre, et non irrégulière et dangereuse ; Deuxièmement, les politiques nationales ont beaucoup plus de chances de réussir avec la coopération internationale», a-t-il déclaré. Et le secrétaire général de l’ONU d’insister sur le fait que «les principes et les normes universellement reconnus, y compris la souveraineté de l’Etat, sont réaffirmés» dans ce pacte mondiale.

La séance d’ouverture a été marquée par les interventions de Maria Fernanda Espinosa Garcés, présidente de l’Assemblée générale, Cheryl Perera, fondatrice de l’Organisation OneChild et représentante de la communauté des migrants ainsi que Erol Kiresepi, représentant du secteur privé.

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