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Grand Angle

Crise en Libye : Vers un «deuxième accord de Skhirat» ?

Alors que Palerme a accueilli les 12 et 13 novembre une conférence internationale sur la Libye, le Maroc a appelé à «faire renaître l’esprit de Skhirat». L’occasion pour l’expert marocain de la question libyenne, Abdelkrim Faouzi, de souligner la nécessité d’une deuxième conférence accueillie par le Maroc.

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Un manifestant brandissant le drapeau libyen. / Ph. DR
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La ville italienne Palerme a accueilli, ces lundi et mardi, une Conférence internationale sur la Libye, organisée par le gouvernement italien. Une occasion durant laquelle le Maroc a exprimé, via son chef de la diplomatie, Nasser Bourita, sa position quant à la situation actuelle en Libye.

Intervenant à cette occasion, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, cité par la MAP, a renouvelé la disponibilité du Maroc à mettre toute son expertise pour accompagner la Libye dans le vaste chantier d’édification institutionnelle, de restructuration administrative et de reconstruction du pays. 

Le Maroc plaide pour «faire renaître l’esprit de Skhirat»

Soulignant que le roi Mohammed VI «suit avec la plus grande attention aussi bien la situation en Libye que le sommet», Nasser Bourita a estimé que «la Libye a besoin d’actions concrètes, coordonnées et concomitantes».

«L’adoption d’une constitution et d’une architecture institutionnelle qui correspond aux choix démocratiques du peuple [libyen] est impérieuse. C’est une responsabilité libyenne. La communauté internationale peut au mieux soutenir, accompagner, mais certainement pas s’ingérer dans un processus, expression suprême d’une souveraineté légitime.»

Nasser Bourita, chef de la diplomatie marocaine

Le ministre a plaidé, dans ce sens, «à faire renaître l’esprit de Skhirat lorsque la communauté internationale, dans une parfaite cohésion, a su accompagner les progrès du dialogue inter-libyen».

Mais le sommet de Palerme n’a pas réussi à décrocher le consensus des différents acteurs libyens. «La conférence internationale de Palerme en Italie sur la question libyenne, bien avant son lancement, a été un projet mort-né», nous confie ce mercredi Abdelkrim Faouzi, spécialiste marocain de la question libyenne. Pour lui, «la France et l’Italie ont tenté de se partager le gâteau libyen au grand dam de la population», alors que la conférence a permis à ce dossier de «passer aux mains des Etats-Unis et de la Turquie». «De plus, la représentativité des acteurs libyens n’a pas été à la hauteur lors de cette rencontre», ajoute-t-il.

«Pour un deuxième accord de Skhirat» sans erreurs

Pour notre interlocuteur, «le problème en Libye est accentué par les ingérences de pays étrangers, qui soutiennent certains courants politiques au détriment des autres». «La crise libyenne peut être résolue en appelant à un deuxième accord de Skhirat puisque les premiers accords ont été mis à l’échec», nous précise Abdelkrim Faouzi, ayant vécu en Libye et toujours en contact avec des politiques libyens.

«Certaines parties, dont des Etats, n’ont pas voulu à ce que la crise libyenne soit résolue grâce aux Accords de Skhirat. De plus, le Maroc qui devait devenir un vrai partenaire s’est transformé en un simple observateur neutre.»

Abdelkrim Faouzi, spécialiste de la question libyenne

Pour notre interlocuteur, «à Skhirat I, il fallait que tous les acteurs politiques libyens soient représentés», ce qui ne serait pas le cas. Abdelkrim Faouzi note aussi que le Maroc «devait s’assurer des bonnes conditions de ces négociations pour que toutes les partis respectent l’accord».

«Si le Maroc maintient ses bonnes relations avec toutes les parties concernées, il est bien placé pour mener une nouvelle médiation pour l’unité libyenne mais il doit jouer un rôle fort et positif», conclut-il.

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