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Grand Angle  

Maroc : Les vendeurs ambulants entre chômage et défis [Documentaire]

Au Maroc, la prolifération d’un commerce informel, dans les rues des villes, est une source de préoccupation pour les autorités, les habitants et les commerçants. Pour ces vendeurs ambulants, des espaces dédiés doivent être construits pour pérenniser leurs emplois.

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Un vendeur ambulant dans l'une des rues de Casablanca. / Ph. Mehdi Moussahim - Yabiladi
Temps de lecture: 2'

Des grandes places aux petites ruelles, les villes marocaines regorgent de vendeurs ambulants proposant toutes sortes de marchandises. Des produits agricoles jusqu’aux vêtements, ce commerce informel fait souvent grincer des dents. Et pour cause, les habitants et les propriétaires de magasins ne cessent de se plaindre de ces vendeurs à la sauvette qui ont pris racine.

Les habitants accusent, les vendeurs se défendent

Pour les premiers, les arguments les plus valables touchent l’environnement et l’espace public. En effet, les habitants pointent du doigt ces vendeurs, les accusant d’être la source de déchets et des ordures qui jonchent les rues des villes marocaines. Une atteinte à l'environnement jugée «presque impardonnable». En outre, il leur est reproché l’occupation illégale de l'espace public, boulevards, ruelles et places compris, ce qui les empêchent d’accéder parfois à leurs maisons.

Pour se défendre, ces marchands ambulants n’ont d'autre argument que de brandir leurs conditions de travail difficiles. Leur activité leur permet à peine de subvenir aux besoins de leurs familles, dans un pays où le chômage reste une réalité, plaident-ils.

Ils réclament auprès des autorités compétentes de leur fournir des magasins appropriés afin de pérenniser leurs emplois et rendre leur commerce formel. Les vendeurs ambulants ne manquent pas de reprocher à ces mêmes autorités les campagnes pour la libéralisation de l’espace public, confisquant parfois les marchandises de ces vendeurs.

Une association pour la réhabilitation des espaces publiques

De leur côté, les propriétaires des magasins ne manquent pas de dénoncer la prolifération du commerce informel. Ils considèrent que les marchands ambulants, qui «impactent négativement leurs ventes», proposent des produits à des prix beaucoup moins chers que ce qu’ils proposent. Ces commerçants expliquent cette différence de prix par les prix de location, de taxes ou d’électricité qu’ils paient en plus, comparés aux «farrachas».

Face à cette situation où tout le monde s’accuse, Yabiladi est allé à la rencontre d'une association qui a décidé il y a trois ans de s’inscrire dans une expérience unique. En partenariat avec le Programme national du développement du commerce ambulant et l’Initiative nationale du développement humain (INDH), l’Association de réhabilitation des espaces publiques, sise la Préfecture de Sidi Bernoussi a lancé des espaces commerciaux dédiés à ces vendeurs.

Dans son projet, l’association ambitionne de rapprocher les marchés et les citoyens, tout en garantissant des conditions dignes. Mais chaque bénéficiaire doit verser 6 000 dirhams comme frais d’adhésion en plus d’une somme mensuelle de 1 200 dirhams. Des conditions qui ne font pas l'affaire de tous les vendeurs ambulants, qui pointent également la baisse des profits quant ils se sédentarisent dans ce genre d'espaces… 

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