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Grand Angle

Les lourdes peines à l'encontre des détenus du Hirak dénoncées par des politiques

La chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca a rendu mardi soir son verdict à l’encontre de 53 détenus du Hirak du Rif. Des peines qualifiées de «lourdes» et «injustes» par Nabila Mounib (PSU-FGD), Mounir Jouri (Al Adl Wal Ihsane) et Mustapha Brahma (Annahj Addimocrati).

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Une manifestation à Al Hoceima l'année dernière pour protester contre l'arrestation de Nasser Zefzafi, leader du Hirak du Rif. / Ph. Fadel Senna - AFP
Temps de lecture: 3'

Des peines «lourdes», «injustes» et «qui conduisent le pays et la société vers l’inconnu». Les qualificatifs de plusieurs responsables politiques suite au verdict de la chambre criminelle de la cour d’appel de Casablanca, rendu hier, ne manquent pas.

Ce mercredi, la Fédération de la gauche démocratique (FGD) a tenu une conférence de presse pour exprimer ses positions, notamment sur ce dossier. Nabila Mounib, secrétaire générale du Parti socialiste unifié (PSU) et membre de la FGD, a exprimé, dans une déclaration à Yabiladi quelques minutes avant le début de la rencontre, la position de sa formation politique. «Pour nous, ce sont des peines lourdes qui conduisent le pays et la société vers l’inconnu», déclare-t-elle. «Nous avons été surpris, comme tous les Marocains, et ne comprenons pas cette philosophie selon laquelle l’Etat persiste à appliquer des verdicts pareils, qui nous rappellent les années de plombs», ajoute-t-elle.

«L’Etat poursuit son approche sécuritaire alors que nous attendions tous, face à l’exaspération et à la crise sur le plan politique, économique, social et culturel, à ce qu’il fasse preuve de sagesse et de raison et montre des signes d’apaisement politique dont nous avons besoin dans notre pays.»

Nabila Mounib

La coordinatrice nationale de la FGD s’est également dit «prête à entamer toute forme de militantisme pour défendre ces activistes et lutter contre le retour de ces arrestations arbitraires de militants et de ceux qui les soutiennent». «Nous ne nous tairons pas sur ce qui se passe actuellement», insiste-t-elle, fustigeant «certains partis politiques qui ont ravalé leur langue au moment où nous avons besoin de solidarité avec les enfants de notre peuple».

Al Adl Wal Ihsane et Annahj promettent de «continuer à soutenir les Hiraks»

Pour sa part, Mounir Jouri, membre du secrétariat politique d’Al Adl Wal Ihsane, dénonce lui aussi des «peines très lourdes et sévères». «Ce sont des peines qui dépassent toutes les limites. Cela confirme que ceux qui sont responsables de ces jugements et ont fabriqué ces poursuites ne parviennent toujours pas à réaliser que le peuple marocain a dépassé l’état de peur et de terreur de ces formes de répression menées contre sa volonté», nous dit-il.

«Le peuple est déterminé à défendre sa dignité et restera apte à encaisser le prix de cette lutte. Ces peines ne feront que remonter la congestion sociale et la perte de confiance entre le peuple marocain et l’Etat en général, et le pouvoir judiciaire en particulier.»

Mounir Jouri

«Il s’agit d’oppression et d’injustice répétitives destinées à dompter le peuple et à accentuer le despotisme», estime-t-il. «Cela ne présage rien de bon.»

De son côté, Mustapha Brahma, secrétaire général de la Voie démocratique (Annahj Addimocrati), considère que ces «peines injustes et lourdes prononcées hier à l’encontre des activistes, qui atteignent 20 et 15 ans, reflètent le visage et la nature du système politique en place». Un verdict qui, juge-t-il, ne fera «qu’accentuer la résilience des mouvements populaires et donner un nouveau souffle aux Hiraks populaires, alimentés par la dénonciation de la marginalisation et la hogra».

«Ces peines démontrent que les revendications sociales légitimes sont la dernière préoccupation des autorités, qui ne cherchent pas à répondre favorablement à ces demandes. Aujourd’hui, ces Hiraks sont des bombes à retardement contre le régime politique en place.»

Mustapha Brahma

A l’instar de la FGD, Brahma et Jouri affirment leur soutien aux appels lancés depuis hier pour manifester contre les peines prononcées par la justice. Si le premier promet de «continuer à soutenir les mouvements populaires», le second invite «les hommes et femmes libres à se montrer solidaires pour l’avenir du pays».

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