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Grand Angle

Ahmed Raissouni dénonce la présence d'hommes d'affaires dans le gouvernement El Othmani

Ahmed Raissouni, une des voix islamistes les plus médiatisées au Maroc et à l’étranger, a fini par rejoindre les rangs des pjdistes mécontents de l’action du gouvernement El Othmani. Il pointe notamment la présence d’hommes d’affaires au sein du cabinet.

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Ahmed Raissouni pointe notamment la présence d’hommes d’affaires au sein du cabinet El Othmani. DR
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Le gouvernement El Othmani est la cible de «tirs amis» dont l’auteur n’est autre qu’Ahmed Raissouni, l’ancien chef du Mouvement unicité et réforme (MUR). Ce dernier s’est complètement détourné de son amitié envers le chef de l’exécutif pour lui asséner des coups.

Dans une interview accordée au site qatari Arabicpost.net, basé à Londres, le numéro 2 de l’Union internationale des oulémas musulmans (sunnites) a dénoncé la présence, au sein du cabinet El Othmani, de personnes issues du monde des affaires, sans les citer nommément. Une allusion à peine voilée visant Aziz Akhannouch et Moulay Hafid Elalamy.

Sur la même lignée que son grand adversaire, Abdelilah Benkirane

«Le gouvernement est désormais enchaîné par ces hommes d’affaires possédant des sociétés», a-t-il constaté, ajoutant que «tous les ministères sont enchaînés par ces personnes qui possèdent des sociétés et des partis. Leurs partis sont des entreprises et leurs entreprises sont des partis».

Ahmed Raissouni a souligné que la campagne de boycott des trois produits a pour objectif principal de «faire face à ce problème». Et de rappeler que le grand historien Ibn Khaldoun (1332-1406) «avait mis en garde contre le mariage de l’argent et du pouvoir. Il disait que c’est là la raison de la prévarication».  

La position exprimée par le religieux rejoint celle défendue par Abdelilah Benkirane lors de son intervention à l’occasion du 6e congrès de la Jeunesse du PJD. L’ancien chef du gouvernement avait affirmé que «seuls les politiques sont les mieux placés pour traiter avec les citoyens». Des propos qui avaient suscité l’ire de la Colombe et déclenché une crise de confiance entre les composantes de la majorité gouvernementale.

Pourtant, le courant ne passe pas entre Benkirane et Raissouni. En cause, de profondes divergences remontant à 2003, date de l’éviction du religieux à la tête du MUR. Cela explique ainsi pourquoi il avait fait campagne pour l’élection de Saâdeddine El Othmani à la tête du PJD lors du 8e congrès de décembre 2017, et contribué au rejet du projet de 3e mandat de Benkirane.

Les flèches décochées par Raissouni en direction du gouvernement tombent au mauvais moment pour El Othmani, accusé par de nombreux pjdistes d’être «faible» face au RNI et de n’avoir «aucune vision».

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