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Grand Angle

Un parlementaire de l'USFP demande au gouvernement de museler les réseaux sociaux

Hier, le ministre de la Culture et de la communication a rejeté la demande d’un parlementaire de l’USFP appelant à prendre des mesures contre les publications des internautes marocains sur les réseaux sociaux.

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Mohamed Laâraj, ministre de la Culture et de la communication. DR
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A son corps défendant, le conseiller Abdelhamid El Fatihi, appartenant au groupe socialiste, est au cœur de l’actualité. Hier, à l’occasion de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre haute du Parlement, le secrétaire général de la FDT (proche de l’USFP) a demandé au gouvernement El Othmani de museler l’expression sur les réseaux sociaux.

Prenant très au sérieux sa requête, il a commencé par dresser un virulent réquisitoire contre les commentaires des internautes marocains sur Facebook et Twitter, pointant des «dépassements immoraux portant atteinte à la vie des gens, aux institutions constitutionnelles, partisanes et syndicales». Ce qui, selon lui, «déprécie les valeurs» de la société marocaine.

Et de conclure son intervention en s’interrogeant sur les mesures que compte prendre l’exécutif pour faire face à «ce raz-de-marée qui ne sert nullement la démocratie».

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Le parlementaire, très proche de Driss Lachgar, qui croyait si bien faire en surfant sur la vague des «valeurs de la oumma menacées», a vite déchanté. «Il faut rappeler que les sites (internet) et les réseaux sociaux sont des espaces particuliers où s’exercent la liberté d’expression et d’opinion», a répondu le ministre de la Culture et de la communication, Mohamed Laâraj, du Mouvement populaire (MP).

Le pays «tient à cette liberté que garantissent la constitution et les traités internationaux ratifiés par le Maroc. Nous tenons donc à ce que cette liberté s’exerce dans le cadre de la loi», a ajouté le responsable gouvernemental.

S’inscrivant complètement en faux contre les divagations d’Abdelhamid Fatihi, le ministre a précisé que «dans l’ensemble, les réseaux sociaux contribuent au rayonnement de la culture du dialogue et à l’échange libre des idées». Dans sa réponse, le ministre a par ailleurs insisté sur les termes «liberté» et «libre».

Cet échange entre un syndicaliste, issu d’un parti qui prétend être à gauche de l’échiquier politique, et un ministre appartenant à un parti traditionaliste, le MP, a constitué l’un des moments phares de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers du mardi 22 mai. Reste à savoir si cette position de Laâraj est partagée par les autres ministres du gouvernement ou s’il s’agit simplement d’une opinion personnelle de circonstance.

La Commission de l’Enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants a commencé en catimini l’examen de projets d’amendements sur la loi 71-17 portant sur la presse et l’édition, a révélé hier la députée du PJD Amina Maâ El Ainin.

Pour rappel, le 10 mai, le ministre des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement avait menacé de poursuivre en justice les auteurs et les diffuseurs de «fake news».

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