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Grand Angle

Maryam El Gardoum, surfeuse et féministe marocaine

Le site de Der Spiegel, hebdomadaire allemand de référence, a rencontré la surfeuse marocaine Maryam El Gardoum. Bousculant les stéréotypes et issue d’un milieu populaire, elle rêve de brandir l’étendard du surf féminin en Afrique. 

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Maryam El Gardoum, surfeuse marocaine (Instagram)
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Au Maroc, elle est l’une des rares femmes à évoluer dans cette discipline sportive. Maryam El Gardoum est l’une des meilleures surfeuses marocaines, classée mondialement et bien connue dans le continent africain.

Née dans le petit village de Tamraght à 15 kilomètres au nord d’Agadir, elle découvrira le surf à un très jeune âge. Encouragée par son cousin, elle apprendra à dompter les vagues à 11 ans.

Cependant, Maryam explique que ses débuts n’ont pas toujours été faciles. En effet, l’univers du surf est dominé par des hommes qui ne se sont pas gênés à la rabaisser. Au fil des années, les choses ont changé, car ses cohéquipiers «ont dû s’habituer au fait qu’[elle] était une surfeuse marocaine, pas une touriste». Et d’ajouter : «Permettez-moi de revendiquer un peu de vague pour moi et pour toutes les autres femmes au Maroc.»

«Icône du féminisme au Maroc»

Cette détermination à vouloir s’affirmer comme étant une femme athlète, Maryam l’a depuis son plus jeune âge. Elle l’explique à Der Spiegel : «Quand j’étais enfant, je me demandais constamment ce que les autres pensaient et disaient de moi en tant que fille qui ose attraper les vagues.» Armée de sa plache de surf et munie d’un mental d’acier, elle a envie de montrer au monde entier qu’il y existe «des femmes marocaines, et elles peuvent surfer sacrément bien».

Le site allemand décrit la surfeuse comme une icône du féminisme au Maroc. Grâce au nombreux prix qu’elle a remportés au niveau national et international, son nom est de plus en plus populaire.

Plus populaire que ses pairs masculins, elle a été cinq fois championne du Maroc et prendra part à plusieurs compétitions en France, au Portugal et en Indonésie.

Interrogée sur un éventuel projet de carrière à l’étranger, Maryam reste très attachée à tout ce qui fait son environnement au Maroc, à savoir la culture arganière, le surf, la famille : «C’est chez moi, et c’est ici que je peux faire bouger les choses.»

L’Afrique a le mal de mer

Maryam a envie de bousculer les mentalités et de rompre avec le patriarcat. En effet, elle donne des cours de surf et s’investit sur le terrain pour véhiculer sa passion. Par ailleurs, elle affirme qu’«au Maroc et dans toute l’Afrique, il n’y pas de marché, la vie professionnelle d’athlète est difficile».

Difficile pour les hommes, mais surtout pour les femmes, alors qu’ailleurs les surfeuses «bénéficient presque systématiquement de contrats de parrainage». En Afrique, la réponse à leurs demandes est souvent «désolé, mais nous n’avons pas de budget pour les femmes en Afrique». Le rêve de Maryam est de faire changer cette situation.

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