Le Maroc revient en force sur le dossier libyen. Les développements que connaît actuellement ce pays maghrébin, à savoir la maladie du maréchal Khalifa Haftar et son évacuation d’urgence à Paris et l’élection d’un nouveau président du Haut Conseil d’Etat basé à Tripoli, Khaled al-Mechri (des Frères musulmans), offrent des conditions pour une relance de la médiation du royaume.
Hier après-midi, deux délégations du parlement de Tobrouk et une autre du Haut Conseil d’Etat ont atterri à l’aéroport de Salé. Aujourd’hui au siège de la Chambre des représentants, la première a eu des entretiens avec Habib El Malki, indique un communiqué de la présidence de l’instance constitutionnelle. En revanche, la deuxième, islamiste, a pris langue avec Abbdellatif Hallouti (du PJD), vice-président de la Chambre des conseillers.
Vers une reprise de dialogue à Rabat entre l’Est et l’Ouest libyen
Une éventuelle disparition de Haftar de la vie publique libyenne a visiblement brouillé les cartes de ses partisans, d’autant que Abderrazzak Al Nadouri, numéro deux de l’«Armée nationale» que dirige le maréchal, a été le mercredi 18 avril la cible d’une attaque dont il est sorti indemne.
Le Maroc est à même de favoriser une reprise du dialogue. Au lendemain de son élection au Haut Conseil d’Etat, Khaled al-Mechri a invité Aguila Salah Issa, président de la Chambre des représentants, à se rencontrer en Libye ou ailleurs.
A ce propos, des médias libyens annoncent une rencontre à Rabat, probablement demain mardi, entre Aguila Salah Issa et Khaled al-Mechri, en vue de mettre en place les bases d’une réelle réconciliation. Une nouvelle accueillie avec satisfaction par l’une des plus importantes tribus dans le pays : les Abaidates.
Le choix de se rendre au Maroc pour une relance du dialogue inter-libyen intervient dans un contexte plutôt favorable. En effet, Aguila Salah, président du parlement de Tobrouk, a préparé ce rendez-vous en effectuant deux visites en Egypte et aux Emirats arabes unies, deux grands alliés de Khalifa Haftar.
De son côté, Khaled al-Mechri s’est réuni, jeudi dernier à Tripoli, avec l’ambassadrice de France. Le Caire, Abou Dhabi et Paris jouent, à travers plusieurs interventions et intervenants, des rôles déterminants sur la scène politique libyenne.