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Grand Angle  

Maroc : Les 3afarites morts de froid, les crocodiles survivent miraculeusement [Satire]

Dans un mélange improbable de politic circus et de bulletin météo, revenons via ce billet satirique sur la vie et la mort des 3afarites ©️ et des tamassi7©️.

Publié
Face au gel, cet alligator a trouvé une astuce pour survivre / Shallote river swamp park
Temps de lecture: 2'

Ne vous fiez pas à la splendeur des paysages du royaume avec ses montagnes habillées d’un joli manteau blanc. Les importantes chutes de neiges sont venues accompagnées d’un froid glacial qui vous pince le corps jusqu’à la mort.

La mort justement parlons-en. Une espèce rare néanmoins dangereuse, les fameux 3afarites (démons) n’ont pas résisté aux intempéries. Pour analyser cette nouvelle extinction d’une espèce rare, nous avons interrogé l’expert, Abdelilah Akkariens, directeur de la chaire Ibn Taymiyya de zoologie et d’entomologie sise à l’Université Souci de Rabat.

«Tout d’abord je tiens à préciser que je suis celui qui a révélé l’existence de cette espèce du nom latin, 3afaritus infarctus de l’Atlas, que j’appelle plus vulgairement Pim Pam Poum. Tu m’as compris ou non ? Hahahahaha !»

Après 30 minutes de digression sur les difficultés rencontrées suite à son étonnante découverte, Abdelilah - que les Touaregs surnomment baba senfour (Grand Schtroumph) - en revient au sujet. «Les 3afarites sont une espèce à sang chaud, je dirais même chaud bouillant mon frère. Dès que leur compte en banque (ndlr : leur température) descend en dessous de 0, ils se pétrifient.»

Le professeur Akkariens tient à ajouter que c’est la conséquence de sa malédiction : «Wa dnoub dialy a sat !» Et l’expert de partir dans une longue exégèse de la sourate Al Hijr sur le châtiment divin qui frappa le peuple de Loth pour expliquer le concept de pétrification.

César et Brutus, sont sur un bateau...

Malgré cette explication de scientifique iconoclaste, le Grand Schtroumph -devenu Grognon depuis le fameux «intaha al kalam» déclaré un certain dimanche 8 janvier 2017-, n’a cependant pas réussi à expliquer l’étonnante résilience au froid d’une espèce de crocodile endémique au Maroc : le Croco Lacoste Agharass d’Agadir. «Allah ghaleb khouya, je ne comprend pas la résistance de ces tamassi7, c’est de l’ordre du surnaturel.» Mais alors qu’il négociait le prix d’un serwal assorti à sa gandoura bleue, il a tenu à placer une dernière déclaration en forme de malédiction :

«N’oubliez pas que c’est moi qui ai découvert ces deux espèces rares. Rendez à César ce qui appartient à César, et Brutus, ahhhh Brutus... je lui souhaite une longue, très longue maladie et qu’il n’ait plus que le Ramed pour se soigner. Intaha al kalam !»

Sans science, point d’avenir pour le journalisme d’investigation

Notre prometteuse enquête journalistique allait donc finir en eau de boudin halal, lorsque nos partenaires de l’ICIJ (Consortium international des journalistes d’investigation) nous ont transmis le lien d’un article de Sciences et avenir. George Howard, directeur du Shallotte River Swamp Park situé en Caroline du Nord (Etats-Unis), ayant constaté la survie d’alligators par temps glacial, nous donne une explication tout à fait plausible sur la survie de nos crocos. 

«Les alligators laissent leur museau hors de l'eau, comme cela, s'il gèle, ils sont toujours capables de respirer. Ils peuvent rester dans cette position tant que l'eau sous la couche de glace maintient une certaine température. Donc ils peuvent rester comme ça un moment», en ralentissant leur métabolisme jusqu'à devenir léthargiques.

Lumineux ! Voilà donc notre mystère résolu. Si vous apercevez le bout du museau d’un crocodile émerger des eaux gelées du Bouregreg, méfiez-vous, la bête n’est pas morte, juste léthargique.

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