Emmanuel Rist, le «raciste patenté» de Colmar, a écopé, hier, jeudi 23 juin, devant la cour d'assises de Colmar de vingt ans de réclusion criminelle dont 13 ans de sureté pour le meurtre de Mohamed Madsini, en 2001, à Gundolsheim. Il avait déjà été condamné à 30 mois d’emprisonnement pour avoir profané des tombes juives à Herrlisheim, en 2004, et à dix ans pour avoir gravement blessé un vieux Marocain en piégeant sa demeure avec explosifs.
Me Renaud Bettcher, avocat de M. Rist, qui a bataillé pour que la préméditation ne soit pas retenue a finalement eu gain de cause, au grand dam de la défense. Pour l’avocat général, François Jurdey, l’acte était totalement prémédité, compte tenu des tracts distribués par Emmanuel Rist quelques jours avant son crime. Il y prévoyait de mener des «raids punitifs» contre «la race inférieure», dans le cadre d'un parti politique dont il était le seul membre.
Selon les aveux «partiels» du coupable, soutenus par son avocat, Rist avait sommé sa victime, Mohamed Madsini, qu'il n'avais jamais rencontré jusqu'au jour du meurtre, de quitter Gundolsheim qui était, selon lui, «une zone germanique». Madsini aurait résisté, suite à quoi Rist lui avait tiré une balle dans la nuque.
Le repentir de Rist
Emmanuel Rist a présenté ses excuses aux enfants de Madsini, notamment à son fils Mimoun présent au procès, émouvant les jurés. Celui-ci, d’après Le Figaro, est «satisfait» du jugement. Alors qu’Anouk Leven-Edel, avocate de la famille Madsini estime qu’ «il y a une évolution du discours [de Rist] mais pas d'évolution personnelle. Pour elle, les aveux et excuses de Rist ambitionnaient uniquement d’«éviter le pire».
L’avocat d’Emmanuel Rist a annoncé que son client ne fera pas appel, mais ferait son possible pour obtenir la confusion des peines qui «peut être demandée à tout moment, à partir d'un certain délai». Emmanuel Rist est en détention depuis 2009 pour d'autres crimes racistes et xénophobes.