Mohamed Hassad est de nouveau dans le viseur des enseignants. Le ministre de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a même réussi à s’attirer les foudres de la Fédération nationale des fonctionnaires de l’enseignement (FNFE), la Fédération libre de l’enseignement (FLE) et la Fédération nationale de l’enseignement. Les trois syndicats ont réagi lundi dans un communiqué conjoint, appelant à des sit-in et au port d’un «ruban de la colère» pour protester contre le ministère.
La pomme de discorde n’est autre que la publication, par le ministère, des statistiques du mois de septembre sur les enseignants absentéistes. La semaine dernière, afin de «lutter contre le phénomène d’absentéisme dans les écoles marocaines», le ministère de l’Education nationale a rendu publics une liste et un communiqué de presse sur les enseignants qui se sont absentés durant le mois de septembre.
Au total, la liste comprendrait 611 personnes, soit 2 985 jours de travail perdus. De quoi créer l’ire du corps enseignant du ministère. Pour les trois syndicats, il s’agit d’une campagne de «diffamation destinée à porter atteinte aux enseignants», lit-on dans le communiqué conjoint. Les syndicats considèrent aussi que la publication des listes s’est faite en dehors du cadre légal et pédagogique, et voit là une atteinte aux droits des enseignants.
Parallèlement, un nouveau groupement a vu le jour dans les rangs des enseignants. «L’Union des professeurs libres du Maroc» a adressé hier une lettre au ministre de l’Education nationale dans laquelle il critique sa gestion, et fait du 19 octobre le «jour de deuil et de colère» contre sa politique. L'union appelle aussi à une grève générale.