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Grand Angle

A Paris, les déboires d'une étudiante marocaine avec la Maison du Maroc

Zineb Agzit, une étudiante marocaine inscrite à l’université Panthéon-Assas, à Paris, s’est vu refuser un logement à la Fondation Maison du Maroc, dans le 14e arrondissement. Le responsable de l’établissement pointe des documents dont la signature n’a pas été authentifiée, justifiant ainsi son refus.

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La maison du Maroc à Paris. / DR
Temps de lecture: 3'

Bras de fer entre une étudiante marocaine et la Fondation Maison du Maroc, basée à Paris. Après des études de journalisme à l’Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC) à Rabat, Zineb Agzit a décidé de poursuivre ses études dans la capitale française, où elle a été admise à l'université Panthéon-Assas dans le Quartier latin, pour y suivre des études en sciences politiques, médias, information et communication.

En quête d’un logement, elle s’est tout naturellement tournée vers la Fondation Maison du Maroc, qui fait partie de la Cité internationale universitaire, auprès de laquelle elle a déposé un dossier dûment rempli. Sauf que la jeune femme, qui loge à l’hôtel dans l’attente de se voir octroyer une chambre, ne tarde pas à déchanter : le directeur de l'établissement lui annonce que son dossier ne peut être traité sans la légalisation de la signature de son garant. Or, ce dernier a entre temps été hospitalisé à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, où il est actuellement dans le coma, empêchant ainsi toute mesure de légalisation de signature à la mairie de Paris.

Alors que Zineb Agzit a déposé un certificat d'hospitalisation auprès de la Maison du Maroc, attestant de l’état de santé, très détérioré, de son garant, le directeur de la Fondation, Mohamed Bousetta n’aurait rien voulu savoir. Contactée par Yabiladi, l’étudiante se dit «outrée» par la réaction du responsable qui, selon son témoignage, aurait refusé de la recevoir dans son bureau et lui aurait rétorqué que son dossier est intraitable. «Vos va-et-vient ne servent à rien», lui aurait-il lancé. Pour l’heure, l’étudiante, qui ne dispose pas d’un logement décent, se voit contrainte d’enchaîner les nuitées à l’hôtel en dépit de ses moyens limités.

Moins d’une centaine d’étudiants admis chaque année

De son côté, Mohamed Bousetta affirme que l’étudiante a déposé son dossier le 19 septembre dans l’après-midi et espérait emménager les jours suivants. Le directeur rappelle que les candidats aux logements de la Fondation Maison du Maroc sont soumis à plusieurs semaines d’attente avant l’octroi d’un studio.

Une attente qui s’explique par le nombre limité de chambres proposées par la Maison et la forte demande des étudiants et des chercheurs, tous à la recherche d’un logement à Paris. La Maison du Maroc dispose de 229 logements qui peuvent être occupés pendant 30 mois maximum, soit trois ans, les mois de juillet et août n’étant pas comptés. «Les chambres et les studios sont tous occupés», assure Mohamed Bousetta. Une commission se réunit chaque année en juillet afin d’attribuer des logements pour la rentrée de septembre. Moins d’une centaine d’étudiants sont admis chaque année, contre 3 à 4 personnes tous les mois, précise-t-il.

En 2008, la Fondation Maison du Maroc avait été contrainte de fermer ses portes en raison de plusieurs impayés, selon le directeur. «Des étudiants ont squatté la Maison pendant une longue période. Il nous a fallu quatre ans avant de réussir à les faire sortir, ce qui a obligé la Cité internationale universitaire à modifier le règlement afin que ça ne se reproduise plus», dit-il. Depuis, toute signature doit être authentifiée auprès de la mairie de l’arrondissement.

Le directeur d’ajouter : «Je travaille en collaboration avec l’ambassadeur du Maroc, M. Chakib Benmoussa sur une extension de la Maison afin que davantage d’étudiants puissent bénéficier d’un logement compte tenu du nombre très élevé d’étudiants marocains en Ile-de-France, et dans l’Hexagone en général.» La France compte en effet plus de 36 000 étudiants originaires du royaume.

Le 4 août dernier, sept locataires marocains avaient envoyé une réclamation dont Yabiladi détient copie à l’ambassadeur du Royaume du Maroc en France. Ils protestaient contre des injustices dont ils auraient été victimes au sein de la structure, dénonçant un abus de pouvoir de la part de son directeur.

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