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Grand Angle

Lâché par ses supporters, Chabat reste déterminé à briguer un deuxième mandat

A quelques semaines seulement du 17e congrès du Parti de l’Istiqlal, Adil Benhamza, Abdelkader El Kihel et Abdellah Bakkali ont annoncé ce jeudi qu’ils ne sont pas concernés par la candidature de Hamid Chabat afin de succéder à lui-même à la tête de la Balance. Quant à lui, le patron de parti d’Allal El Fassi persiste et signe. Détails.

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Hamid Chabat, secrétaire général du Parti de l'Istiqlal. / Ph. DR
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«Ma candidature est une question que je ne discuterai plus». C’est avec ces mots que Hamid Chabat, actuel secrétaire général du Parti de l’Istiqlal et candidat à sa propre succession réagit au communiqué de presse publié ce jeudi-même par ceux qu’on qualifie jusqu’à hier de ténors du courant Pro-Chabat. L’ancien maire de Fès déclare à Yabiladi que pour lui, «il est normal qu’il y ait un débat et un mouvement au sein du parti, tant que cela respecte le règlement intérieur». «Ce que je refuse, c’est l’ingérence extérieure», insiste-t-il.

«Quand je crois à quelque chose, j’y crois jusqu’au bout»

Le secrétaire général du parti de la Balance estime que le fait qu’Adil Benhamza, Abdelkader El Kihel et Abdellah Bakkali expriment leur opinion est «important», arguant que la candidature pour le secrétariat général reste «personnel et ne dépend pas de personne ou de courant».

«Ma candidature ne peut plus être discutée. Nous ne pouvons que maintenir la démocratie interne de notre parti. C’est notre force et on doit respecter les institutions du parti et à leur tête le Conseil national. Ce mouvement et cette mobilisation sont importants pour que les Marocains sachent plus sur cette période marquée par le déclin et la régression des droits démocratiques et humains dans laquelle nous nous trouvons.»

Pour Hamid Chabat, «toute personne de l’Istiqlal peut déposer sa candidature ou la retirer». «Pour ce qui me concerne,  quand je crois à quelque chose, j’y crois jusqu’au bout», nous déclare-t-il.

Après moult tentatives, l’ancien maire de Fès se lâche un peu plus : «Personne ne peut savoir ce qui se passera le jour du Congrès national de l’Istiqlal. Si la majorité (des électeurs qui seront présents lors du congrès, ndlr) est de leur côté et que personne ne soutient le secrétaire général, pourquoi lui demander alors de ne pas se porter candidat ?». Il tempère ensuite : «Mais le trio signataire du communiqué sont les enfants du parti, ils ont grandi au sein du parti et c’est leur droit de discuter».

L’actuel patron du patri historique d’Allal El Fassi ne rate pas l’occasion pour fustiger l’ingérence : «Elle a commencé en 2013 et se poursuit jusqu’à aujourd’hui, avec les coups de fils, la pression et la fabrication de dossiers».

Benhamza, El Kihel et Bakkali ne sont plus «concernés par la candidature de Chabat»

Ce jeudi, dans un communiqué relayé d’abord par le portail web du journal partisan Al Alam, Adil Benhamza, Abdelkader El Kihel et Abdellah Bakkali affirment ne plus être concerné par la candidature de Chabat à la tête du parti de la Balance.

Ils annoncent aussi avoir mené une intervention pour «convaincre Hamid Chabat d’abandonner sa candidature pour un deuxième mandat à la tête du secrétariat général du parti». Pour les trois signataires, la candidature de l’ancien maire de Fès «n’aura aucune valeur ajoutée compte tenu du climat de tension qui règne au sein du parti de l’Istiqlal». Ils insistent aussi dans leur communiqué que «le combat pour le changement, à l’intérieur comme à l’extérieur du parti est un combat collectif et non personnel».

«Le frère Hamid Chabat avait alors exprimé sa disponibilité à sacrifier son droit de briguer un deuxième mandat mais a fini par faire marche arrière suite à une lecture personnelle de ce que connait le parti actuellement», lit-on plus loin. Tout en affirmant le droit de l’actuel secrétaire général de l’Istiqlal à se porter candidat à sa propre succession, Adil Benhamza, Abdelkader El Kihel et Abdellah Bakkali renouvellent aussi leur solidarité avec Hamid Chabat quant aux «attaques personnelles dont il est victime, soit pour ses propres décisions et positions, ou encore celles exprimées de façon collective».

«Le parti et le pays passent par une période délicate ce qui impose à ce qu’on reconnaisse tous cette réalité et à ce qu’on travaille ensemble pour éviter au pays et au parti de véritables dangers. Ce qui ne peut se faire sans une reconnaissance du travail partisan sérieux et constructif et la mise en place d’une atmosphère politique démocratique», conclut les trois signataires.

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