Témoignage d’une Marocaine présente à Barcelone lors de l’attentat

Une fourgonnette blanche a foncé dans la foule à La Rambla, une des artères principales à Barcelone, aujourd’hui, dans l’après-midi. Une attaque terroriste confirmée par la police, comme l’indique l’agence de presse AFP. El Pais, qui s’appuie sur des sources policières, annonce au moins 10 morts. Le chauffeur aurait abandonné le véhicule et pris la fuite à pied. La police a entamé une opération d’envergure pour tenter d’arrêter le conducteur. Yabiladi a pu joindre une Marocaine présente à Barcelone au moment de l'attaque.

Nadia Lamhaidi, professeur de journalisme à l’Institut supérieur de l’information et de la communication à Rabat, est en vacances chez sa fille qui poursuit ses études à Barcelone. «Je fais des séjours réguliers, j’ai été adoptée par la ville», indique-t-elle à Yabiladi. L’attaque terroriste l’emplit d'une «profonde tristesse». Elle est fortement «affectée que Barcelone soit la cible d’un acte terroriste, comme quand Londres, Paris, Tunis ou d’autres villes ont été touchées».

Fort heureusement, la Marocaine n’était pas à proximité du lieu de l’attentat : «Je suis à Poblenou, loin de la foule touristique, un quartier beaucoup plus serein et plus calme. Je suis en sécurité», confie-t-elle. Dans les rues, la vie suit son cours. «Mes amis et connaissances de la ville ne peuvent pas s’empêcher de faire le rapprochement avec l’attentat de Nice. J’espère qu’il n’y a pas de Marocains blessés. On pense à tout le monde, à toutes les nationalités. La Rambla, c’est le monde entier qui s’y retrouve. Ce sont des touristes à 99%», ajoute Nadia Lamhaidi. 

«La joie sera notre arme»

Le mois d’août est un mois de fête à Barcelone, où affluent des millions de touristes pour y passer des vacances. «Nous nous apprêtions – ma fille et moi – à partir à la fiesta Mayor de Gracia quand on a appris la nouvelle», précise la professeure. «Je suis contre cette façon de prendre des innocents pour cible. Je condamne fortement cet acte. Il faut arrêter de prendre des innocents pour cible et que ces derniers payent pour les conflits idéologiques.»

Le fait que le conducteur de la fourgonnette soit en fuite n’effraie pas la Marocaine. «On n’annule rien de nos plans. On garde notre programme. Barcelone est une ville où il fait bon vivre. La joie sera notre arme ce soir», conclut Nadia Lamhaidi avec beaucoup d’optimisme.