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Grand Angle

Ilyas El Omari : «Ma démission est une décision individuelle et je ne reçois pas d’ordres»

Ilyas El Omari a jeté l’éponge, annonçant lundi soir qu’il démissionne de son poste de secrétaire général du PAM mais qu’il continuera à travailler au sein du Tracteur. Ce mardi, le président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima a organisé une conférence de presse pour s’expliquer. Compte-rendu.

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Ilyas El Omari, le désormais ancien secrétaire général du PAM, lors d'une conférence de presse. / Ph. DR
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Après l’annonce inattendue de sa démission du poste de secrétaire général du Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM), qui a eu l’effet d’une bombe au sein de sa formation, Ilyas El Omari a détaillé les raisons de ce retrait. Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi matin au siège du PAM à Rabat, le désormais ancien secrétaire général du Tracteur a ainsi évoqué les motifs de sa démission avant de répondre aux questions des journalistes.

El Omari, le conspirationnisme et les ordres d’en haut

Il a entamé son intervention en évoquant les élus de son parti. «Les parlementaires s’absentent des sessions et des travaux des commissions de façon délibérée. Quant aux PAMistes présents dans les communes, ils ne respectent pas le pacte d’honneur. J’ai dit qu’ils ne devaient pas rendre des comptes seuls et qu’en tant que secrétaire général, je suis responsable de les avoir accrédités à la veille des élections», explique-t-il. Il soutient que c’est lui qui les a choisis et que c’est lui encore qui doit être puni. Il insiste aussi sur le fait qu’il ne reçoit pas de directives et d’ordres, soulignant que ceux qui le connaissent «le savent très bien».

Ilyas El Omari a ensuite répondu aux questions des journalistes avant de reprendre la parole pour s’adresser à ceux qui soutiennent la «théorie du complot».

«Il s’avère que le conspirationnisme existe auprès de certains esprits, ces derniers estimant que certains travaillent pour d’autres. Ceux qui connaissaient Ilyas El Omari avant et après la naissance du PAM savent très bien que je ne reçois pas d’ordres. Toutes mes décisions, sauf celles prises dans le cadre de l’institution ou mes décisions politiques, relèvent de mon œuvre et de mes responsabilités.»

Il insiste également sur le fait que l’ère des «signaux et des gestes est révolue» et invite ceux qui veulent lui transmettre des messages à le faire d’une façon «directe et claire, à l’instar de [sa] démission». Cette dernière serait «une décision individuelle émanant d’une conviction personnelle».

De plus, il a évoqué son poste de président de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima, mettant l’accent sur un point : «Je suis élu. Il n’y a pas une seule institution qui puisse me démettre de mes fonctions, sauf les élus.» «Soit je démissionne, soit je suis démis de mes fonctions par les élus. A part ça, il n’y a rien dans le règlement interne des régions qui évoquerait une troisième possibilité», enchaîne-t-il.

Quant à l’éventualité d'un rejet de sa démission par le conseil national du Tracteur, Ilyas El Omari a déclaré que les institutions de son parti ont le droit d’accepter ou de refuser sa décision, qui est «prise», laissant entendre qu’il ne reviendra pas sur son choix. «Je ne suis pas Jamal Abdenasser», ironise-t-il.

El Omari reconnaît qu’il est «concerné par le discours royal»

Dans son intervention, El Omari évoque aussi le Hirak du Rif et le discours royal de la 18e fête du Trône. Sur le premier, il a insisté à maintes reprises sur le fait que «ce qui se passe à Al Hoceima n’a rien à voir avec [sa] décision». «J’ai répondu à cette question : il n’y a aucune relation entre ma démission et la situation dans ma province et ses malheurs», dit-il. Quant au discours royal, il a fait part de sa «surprise» sur l’absence de réactions au sein des partis politiques et dans les administrations marocaines.

«En 17 ans, je n’ai jamais vu de réactions concrètes après les discours royaux. Avez-vous vu le directeur d’un établissement public déclarer qu’il se reconnaît dans ce discours et qu’il démissionne parce qu’il a obtenu ce poste grâce à une tante ? Ou un autre qui reconnaît son incompétence? Lors du discours sur l’appareil diplomatique du Royaume, avez-vous entendu un ambassadeur ou un consul admettre que le Roi a raison ? Je vous le dit : je suis concerné par le discours du Roi même si je suis responsable politique seulement depuis un an et demi.»

Enfin, il s’est dit «fier» que sa démission coïncide avec le discours du souverain prononcé samedi 29 juillet. Juste après, il a dit «autoriser les journalistes à écrire qu’Ilyas El Omari est responsable des erreurs du PAM». Il a aussi brièvement évoqué les législatives du 7 octobre 2016, soutenant qu’il n’a «jamais» promis que le Tracteur arriverait premier : «Celui qui a déjà promis que son parti arrivera premier est soit un hypocrite, soit un homme de religion avec la casquette d’un hypocrite.» «Je suis un citoyen marocain. Je reste un militant et réussirai le projet sociétal que j’ai mené jusqu’à aujourd’hui», conclut-il.

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