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Grand Angle

Protestations contre des Marocains dans le Pays basque espagnol

Des centaines de personnes manifestent depuis samedi dernier à Rentería dans le Pays basque à l'encontre de quelques commerces tenus par des Marocains, selon El Pais. Motif, deux jeunes de la communauté marocaine auraient agressé sexuellement une femme, 48 heures plutôt.
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Après des jours d'insultes, la Ertzaintza (police de la Communauté autonome basque) est intervenue pour disperser les manifestants. Ces derniers assurent que leur mouvement n'est pas à caractère xénophobe, et que ces locaux sont un « foyer » qui attire des délinquants maghrébins -Marocains-, et particulièrement les mineurs sous tutelle du Conseil provincial de Guipuzcoa, dont dépend Rentería. La municipalité a demandé pour sa part un renfort de la sécurité.

Selon El Pais, Rentería a abrité l'une des premières mosquées construites dans la province de Guipuzcoa. La petite ville a aussi connu des mariages mixtes entre les Basques et les personnes d'origine arabe. Mais aujourd'hui, les choses ont changé surtout dans le quartier Iztieta qui compte 3 500 habitants, et où on a recensé quelques 208 Marocains. La criminalité y connait une forte croissance selon les autochtones, bien que les données du département de l'Intérieur de la Communauté autonome n'indiquent aucune augmentation du nombre de crimes. D'après les chiffres communiqués, elle aurait « légèrement diminuée ». En 2008, les plaintes déposées dans le seul quartier représentaient 11,92% du total de la ville. Durant les six premiers mois de cette année, elles sont à 9,93%, tandis que le nombre de plaintes enregistrées cette année au commissariat de Rentería est similaire à celui de 2008 à la même période.

Certaines personnes qui tiennent les ressortissants marocains responsables des mauvais actes ne se fient pas aux chiffres. « Je n'ai pas besoin de ces données. Je sais ce que c'est que de vivre dans le quartier et mes expériences sont également valables », a expliqué à El Pais, un porte-parole de l'association des résidents Gurekin. Une autre résidente du quartier, Alba Maria, dira que « nous ne sommes contre personne, mais nous devons apprendre à vivre ensemble ». La petite colonie marocaine vit mal ces accusations de crimes et de trafic de drogue alors que ces actes sont commis par une poignée de récidivistes. « Nous sommes les premiers à être contre la criminalité, elle nous affecte tous. Nous avons aussi des problèmes avec les mineurs », explique Lofti, porte-parole de la mosquée de la ville, cité par la même source.

« On nous demande de trouver une solution au problème de la délinquance comme si nous étions responsables des actes de tous les Marocains. L'année dernière nous avons capturé un gitan entrain de dérober dans une boucherie. Qu'avons-nous fait? Devrions-nous demander des comptes à la communauté Rom? Le problème doit être résolue par l'Administration.

Les habitants du quartier se sont rassemblés hier à la Place provinciale. Mais après convocation par le Conseil municipal d'une réunion des porte-parole prévue pour aujourd'hui, ils ont choisi de ne pas faire le tour des magasins marocains.

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