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Interview

Eric Leandri, PDG de Qwant, en visite au Maroc [Interview]

A l'occasion du concours d'entrepreneuriat organisé par Em Lyon à Casablanca, Eric Leandri revient sur sa présence à cette fameuse compétition. De Qwant, son moteur de recherche, au soutien qu'il apporte aux startups africaines, le PDG nous parle de ce qui le passionne. Interview.

 

Publié
Eric Leandri, PDG de Qwant. / Ph. DR
Temps de lecture: 3'

Vous êtes un moteur de recherche au départ français et maintenant européen. Quelle est votre grande différence par rapport au leader du marché ?

Par rapport à GG, moi je l’appelle comme ça, donc Google, la grosse différence c’est qu’on ne traque pas les utilisateurs, on donne les réponses du web et les réponses du web social, tout en un donc. Si on va sur Qwant et qu’on cherche, on va voir le web, l’actualité, le social, les photos, vidéos mais sans bulles de filtres donc complétement neutre. Et puis l’autre petite particularité, en plus de ne pas vous traquer, on ne prend pas vos données donc on ne sait pas qui vient et on ne sait pas ce que vous cherchez, on vous donne des réponses c’est tout.

Et enfin, aujourd’hui, on accélère puisque sur de la filiation à l’ancienne, sans vous traquer même la publicité ne vous traque pas, on a une croissance de 20% en moyenne en Europe en ce moment sur le trafic. On est passé d’une vingtaine de millions de visiteurs tous les mois à 39 millions le mois dernier et on devrait faire 47 ce mois-ci, on va vers les 100 millions donc ça se passe bien. Et puis on fait 2% du marché français et 1% du marché allemand, mais aujourd’hui ce qui nous intéresse, c’est de nous attaquer à tout ce qu’on a indexé. On a indexé l’Afrique, on a indexé le francophone, on va indexer aussi tout ce qui parle francophone ailleurs et on va commencer à se déployer. On a travaillé aussi sur l’arabe, on a travaillé sur les autres langues qui sont importantes. On va donc pouvoir commencer à déployer des moteurs de recherche côté Afrique.  

On revient encore cette année pour participer au concours des startups africaines (ndlr : organisé à Casablanca le 26 janvier 2017) en étant à nouveau sponsors de Bonjour Idée. Lors de la première édition, on a vu des startups qui avaient des idées géniales et ce que j’ai beaucoup aimé c’était de trouver des solutions pour les problèmes globaux du monde et de l’Afrique en général et pas simplement pour faire de l’argent. On revient pour apporter de la techno, voir un peu ce qu’on a de nouveau aujourd’hui au Maroc, c’est encore un peu spécial parce que vous avez quand même des gens formés et des gens très bons, capables de travailler sur tous les continents et de très grosses entreprises capables d’essaimer donc vous êtes vraiment un petit cas spécial sur l’Afrique.

On voit effectivement que le marché naturel de Qwant est l’Europe mais aussi l’Afrique. Le soutien aux startups en Afrique vous tient à cœur. C'est aussi pour ça que vous êtes à Casablanca pour l'événement organisé par Em Lyon ?

Je suis membre du jury, je vais regarder celui qui doit gagner mais à mon avis vu qu’il y a déjà une très belle sélection et que j’ai vu quelques dossiers qui sont partis et qui m’auraient intéressés, ce n'est pas forcément le gagnant qui est toujours le gagnant. Ce n’est pas toujours le gagnant qui cartonne mais en tout cas c’est vraiment intéressant de voir surtout la façon dont ils interagissent, la façon dont on travaille tous ensemble et comment ils ont réussi à structurer leur projet.

Les patronats français et marocains sont présents, avec des écoles, des associations,... Avons-nous là les ingrédients d'un écosystème qui permettra justement de tisser finalement plus de liens avec l’entrepreneuriat africain et l’Europe ?

C’est marrant, vous avez inventé un espèce de nouveau modèle. Pour les startups, souvent, ce qu’on fait en ce moment c'est... parfois les pays ont tendance à envoyer pas mal d’argent dans les startups, donc tout le monde essaye de refaire un peu la roue. Chez vous, vous avez cette puissance des grandes entreprises et vous avez la possibilité avec des startups, si elles s’adossent à ces grandes entreprises et aux écoles et avec tous les ingénieurs, vous avez la possibilité peut-être de faire un croisement très rapide, entreprise-startup.

Et en faisant ça, vous aurez un modèle économique très novateur, qui ne va pas prendre un certain temps ; c’est-à-dire des startups qui poussent d’un côté et les entreprises de l'autre qui les regardent faire, et après qui commencent à se rapprocher et enfin à la fin qui se disent on aurait dû commencer à se voir avant.
En fait j'ai l'impression que chez vous c’est en train d’aller plus vite. Des startups, des écoles d’ingénieur et des entreprises qui travaillent ensemble pour essayer d’aller quelque part. J'ai l'impression que ça ressemble à ça et je crois que c'est une bonne idée. Certaines startups doivent grandir et si elle peuvent marcher à l'international, il ne faut pas qu'elles se fassent manger.

Article modifié le 2017/05/23 à 12h09

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