C’est l’ultime rencontre entre le roi Mohammed VI et le président français François Hollande avant que ce dernier ne quitte définitivement l’Elysée. Les entretiens prévus ce jour entre les deux chefs d’Etat ont pour but premier notamment de rappeler combien les deux pays sont liés.
Pour rappel, le souverain marocain a été l’un des premiers chefs d’Etat à rendre visite à François Hollande lors de son élection en 2012. Cinq ans plus tard, la boucle est bouclée : le monarque est l’un des derniers dirigeants à s’entretenir avec le locataire de l’Elysée.
Une discorde diplomatique inattendue
Après un premier déplacement officiel du roi en mai 2012 à Paris, c’est François Hollande qui, moins d’un an plus tard, se rend au Maroc dans le cadre d’une visite officielle de deux jours, les 3 et 4 mai 2013. Il y rencontre le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane et prononce un discours devant le Parlement dans lequel il met en avant la volonté de renforcer la coopération franco-marocaine.
La visite officielle du président français au royaume intervient quelques mois après son déplacement en Algérie, le 19 décembre 2012. Une brève escale qui a cependant suffit à faire grincer des dents certains hauts responsables marocains.
La relation franco-marocaine se mue peu à peu en dent de scie pour se dégrader dès février 2014 lorsqu’éclate le «dossier» Moumni : le boxeur franco-marocain Zakaria Moumni porte plainte pour torture, en visant notamment Abdellatif Hammouchi, le patron du contre-espionnage. Il l’accuse d’avoir assisté aux sévices corporels qu'il aurait subis.
Après l'orage, le beau temps...
C’en est trop pour Rabat, qui décide de suspendre la coopération bilatérale judiciaire et antiterroriste entre les deux pays. Il faudra attendre une année pour que les relations diplomatiques se rétablissent, en janvier 2015. Cela dit, la brouille a également été nourrie par la suite avec l'affaire du chantage royal, très vite enterré.
Un rétablissement qui a contribué au déplacement du roi Mohammed VI à Paris en février 2015, histoire de donner un nouveau souffle à l’amitié des deux voisins méditerranéens, pour ensuite être renforcé par le déplacement de François Hollande à Tanger, les 19 et 20 septembre 2015.
Aujourd’hui et à la veille de l’élection du nouveau chef d’Etat français, Mohammed VI a rendu visite à François Hollande afin de conforter cette réconciliation attendue. Un heureux dénouement qui porterait à croire qu’une prochaine visite devrait être à prévoir en cas de victoire d'Emmanuel Macron. L'élection de Marine Le Pen serait en revanche annonciatrice d'un saut vers l'inconnu...