Yoriyas dans l’objectif du New York Portfolio Review

La compétition en elle-même est prestigieuse, et pour cause elle met en concurrence des photographes du monde entier. En effet, la New York Portfolio Review est parrainée par le blog américain The New York Times Lens découlant lui-même du New York Times. Et c’est son co-éditeur James Estrin qui a initié ce concours de renom à l’échelle mondiale en 2012. En collaboration avec la City University of New York’s Graduate School of Journalism, le rendez-vous réuni 150 photographes et 75 éditeurs les plus influents, des conservateurs ou encore des galeristes deux jours durant.

La manifestation qui se déroulera sur un week-end, entamera le samedi le concours des photographes de 21 ans et plus qui permettra à chaque candidat d’avoir six critiques privées sur son travail. Le dimanche sera consacré aux photographes âgés entre 18 et 27 ans, qui recevront quant à eux quatre critiques. Les participants bénéficient également d’ateliers d’apprentissage pour mieux présenter et promouvoir leurs œuvres photographiques. A savoir que sur les 150 concurrents, 100 concourent samedi et les 50 restant ne sont évalués que le lendemain, ainsi toutes les formes de photographie sont mises à l’honneur : de la street photographie au photojournalisme en passant par le portrait.

Un œil objectif sur Casablanca                                       

Parmi tous ces participants, le royaume sera aussi représenté dans le pays de l’Oncle Sam par Yoriyas. Le photographe de 33 ans célèbre pour sa série de clichés relatant Casablanca, un projet qu’il a intitulé «Casablanca not the movie», témoin de la réalité de la ville blanche et qui a fait le tour du monde.

Avec cette série Yoriyas a en effet participé au concours LensCulture Street Photography Awards à San Francisco, et l'a mené un peu partout en Europe pour présenter ses photographies. «J'ai choisi de travailler sur Casablanca parce que je suis né et j'ai grandi à Casablanca et j'ai décidé d'honorer la ville grâce à ma photographie. Je connais beaucoup de coins de la ville parce que j'étais danseur de 2002 à 2013, un art qui me sert encore», raconte le photographe à Yabiladi.

Photographie tirée de «Casablanca not the movie». /Ph. Yoriyas

Originaire de la capitale économique, Yassine Alaoui Ismaili a voulu à travers ce travail capter dans son objectif les réalités les plus contrastées de la métropole, en restant fidèle à son cheval de bataille, la street photographie. Vivant à Hay Moulay Rachid et travaillant à Ain Diab, Yassine a eu la chance de cotôyer et d'évaluer les différences entre les deux mondes dans les rues de Casablanca. L’autodidacte a ainsi mis en lumière une certaine fusion entre le réel et l’imaginaire, un angle de vue qui lui est propre et qui a fait sa renommée au Maroc et ailleurs.

Et Yoriyas d’ajouter, «c’est une compétition très prestigieuse». Un focus sur son projet lors de sa participation à la New York Portfolio Review permettra à l’artiste de positionner son travail auprès des plus grands photographes et l’occasion également  de parler et d’échanger autour de sa passion avec des collaborateurs des quatre coins du globe.

Malheureusement, «je ne peux pas assister à la compétition en raison des problèmes de visa, mais une dame que je connais va y assister et m'aider à mener une vidéoconférence avec les examinateurs», se désole l’artiste ; car les organisateurs ne lui ont annoncé sa participation que le 26 avril dernier. Zoom donc sur les clichés casablancais de Yoriyas, rendez-vous est pris au Graduate School of Journalism à New-York les 29 et 30 avril prochains.