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Grand Angle

Rallye Aïcha des Gazelles : La lettre incendiaire de l’Association Zaila

Au lendemain du lancement de la 27ème édition du Rallye Aïcha des Gazelles, Mohamed Ali Sbai de l’Association Zaila en profite pour tirer à boulets rouges sur la manifestation 100% féminine avant d’exposer le «côté dévastateur de la faune et la flore du désert» du Rallye. Détails.

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Photo d'illustration. / Trucktrend
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Cette année, le Rallye Aïcha des Gazelles soufflera sa 27ème bougie. L’édition de l’année 2017 a officiellement été lancée mercredi 22 mars et prendra fin ce vendredi à en croire le site web officiel de cette manifestation sportive 100% féminine qui comprendra 6 étapes dont 2 marathons, le tout avec quelques 1 300 km à parcourir sur le territoire marocain.

La manifestation se targue d’être «le premier Rallye Raid au monde à s’inscrire dans une démarche environnementale et citoyenne» et un «Rallye citoyen et responsable». Le Rallye Aïcha des Gazelles met en avant sa certification norme ISO 14001:2004 délivrée par le bureau certificateur Veritas mais aussi son association, Cœur de Gazelles, née autour du Rallye en 2001 et qui opère notamment via des actions destinées à la population locale.

Sur le site web, les organisateurs mettent aussi en exergue le concept d’«éco-conduite». «Le concept du Rallye est unique car la vitesse n’est pas un critère de classement, les émissions de CO2 restent limitées par rapport aux rallyes classiques et : pour le gagner, il faut faire le moins de kilomètres», lit-on sur le site officiel du Rallye. Mais la course automobile ne semble pas faire l’unanimité. En tout cas, pas auprès de l’Association Zaila dont fait partie Mohamed Ali Sbai.

Les étapes de l'édition 2017 du Rallye Aïcha des Gazelles. / Ph. DRLes étapes de l'édition 2017 du Rallye Aïcha des Gazelles. / Ph. DR

«Un sacrilège à l’environnement»

Dans une longue lettre parvenue à Yabiladi, l’associatif part en croisade, en tirant à boulets rouges sur la manifestation sportive 100% féminine. «Comme chaque année, le Rallye des gazelles à deux pâtes et à une tête inconsciente se déroulent dans le désert de la Hamada du Drâa entre Merzouga et Tata. Outre son côté dévastateur de la faune et la flore du désert, ce rallye se distingue par un privilège : il est protégé en haut lieu», écrit-il.

Il évoque dans son texte un «sacrilège à l’environnement» et fait état du refoulement des «rares nomades survivants dans cette vaste Hamada avec leurs pauvres cheptels, chameaux et chèvres (…) [vers] Jbel Bani, durant ce festival, orgie de poussière, ronronnement de 4x4 et hélicoptères».

«A l’heure où on conjugue "respect de l’environnement" et "développement durable" à toutes les sauces et dans tous les temps (et tons), le Rallye des gazelles s’est distingué en se procurant le label "Environnement" ou rallye propre. Pas moins (sic). C’est le prédateur qui se proclame protecteur ou le pyromane qui se transforme, l’espace de deux semaines de défoulement, en pompier.»

Tout en affirmant que son association œuvre pour la protection de la biodiversité du désert, Mohamed Ali Sbai évoque aussi trois types de pollution qu’il associe au Rallye ; des pollutions sonore, mécanique et culturelle en l'occurrence. «Notre message est cohérent. Il n’est pas contre vous. Non, il est pour la protection d’un environnement beau et fragile», conclut-il en s’adressant aux organisateurs.

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