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Grand Angle

France : Une «charte de l'imam» pour lutter contre les discours radicaux

Cette charte veut intégrer les imams à la lutte contre les discours extrémistes et à la diffusion des valeurs relatives au pacte républicain.

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Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman (CFCM). / DR
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Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a adopté mercredi 30 mars une «charte de l'imam» pour aider les mosquées à mieux lutter contre les discours radicaux en veillant au recrutement de prêcheurs «républicains», un texte qui est le fruit d'une longue et difficile maturation, d’après l’AFP.

A moins de quatre semaines de la présidentielle, dans un pays marqué par les attentats jihadistes, la mise en œuvre de cette charte vise à proclamer «l'attachement des imams de France à l'islam du juste milieu et au pacte républicain», s'est félicité dans un communiqué le CFCM, instance représentative de la deuxième religion française.

Les mosquées seront invitées «à faire de la signature» de ce texte, adossé à une «convention type» censée clarifier les missions de l'imam et son statut, «un élément essentiel à prendre en compte» lors des recrutements.

Une initiative basée sur le volontariat

Selon ce texte, «l'imam réaffirme que Dieu, qui est à l'origine de toute vie, comme il est à la source de tout ce qui est bon, ne saurait être invoqué pour justifier la haine et semer la terreur». Il s'engage à rappeler «aux fidèles leur obligation à l'égard de leur patrie et de leurs concitoyens» en leur enjoignant d’«élever des prières pour la France à l'occasion du prêche du vendredi»

La France compte environ 1 800 imams - pour partie à temps partiel non rémunéré, certains itinérants - chargés de conduire la prière dans environ 2 500 lieux de culte, selon les estimations. Trois cents sont «détachés» par l'Algérie, le Maroc et la Turquie - les principaux pays d'origine des 4 à 5 millions de musulmans en France - dans le cadre d'accords entre Paris et ces pays. La signature de la «charte de l'imam» sera «au départ» basée sur le «volontariat», mais Anouar Kbibech, président du CFCM, est persuadé qu'«elle suscitera un engouement».

«Tout le monde a intérêt à contribuer à la construction d'un islam apaisé, qui puisse sortir de cette spirale de suspicions, d'amalgames mais aussi d'actes de violences voire de terrorisme.»

Après cette «première étape», le CFCM travaille au «deuxième étage de la fusée» : un projet de «recommandation des imams» qui doit permettre de contrôler leur formation civile et civique, ainsi que leurs connaissances théologiques.

Mais d'ores et déjà la charte, une fois signée, sera «opposable» à l'imam, puisqu'elle fera l'objet d'une signature tripartite entre lui, son employeur (mosquée ou fédération) et le CFCM ou l'un de ses conseils régionaux (CRCM). «Cela mettra l'imam devant ses responsabilités», veut croire Anouar Kbibech.

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