Il s’appelle Ernesto Rojas Abbate, gérant salarié d'une entreprise informatique, habitant de Bischheim en Alsace. Le 2 octobre 2010, quelques jours après qu’un certain pasteur qui s’est fait un nom en menaçant de mettre le feu à 200 exemplaires du Coran ait renoncé de passer à l’acte, cet habitant de Strasbourg se distinguait à son tour sur la toile, en brûlant et en urinant sur des pages du Livre sacré. C’était pour lui, une manière de «s’amuser».
Ce lundi (11 avril), il comparaissait devant le parquet strasbourgeois, qui a requis 3 mois de prison avec sursis et une amende de 1000 euros à son encontre, rapporte Les Echos. Il est poursuivi pour «provocation publique à la discrimination nationale, raciale ou religieuse», un délit passible d'un an d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Le tribunal correctionnel rendra son jugement le 9 mai prochain.
Le diable en Jones
Mais ce prévenu n’est pas le seul à se distinguer par ces actes provocateurs. Il a certainement été inspiré par le pasteur Terry Jones, en mal de notoriété et qui a hélas pu sortir de l’anonymat par une porte plutôt diabolique que celle du salut. Après avoir fait marche arrière en septembre, sous la pression des autorités américaines notamment, le pasteur bien allumé n’a pas résisté à la tentation… du diable qu’il dit pourtant combattre.
Pourquoi brûler le Coran ? Terry Jones s’explique.
Le dimanche 20 mars dernier, il a mis sa menace à exécution en organisant une parodie de procès contre le Coran dans son église, avant de condamner le Livre sacré à l’autodafé. «Le juge» Jones a accusé, devant un tribunal inquisitorial, le texte sacré des musulmans d’être responsable des attentats du 11 septembre, mais aussi «coupable» de « cinq crimes contre l’humanité parmi lesquels la promotion d’actes terroristes, la mort, le viol, la torture de personnes dont le seul crime est de ne pas être de confession islamique». Des manifestations parfois violentes s'en sont suivies en Afghanistan, dans lesquelles 24 personnes ont été tuées. Des morts qui ont «dévasté» le pasteur mais qui ne se considère pas responsable.
Les politiques aussi
Autre provocation similaire, celle d’un politicien britannique, certainement en mal de notoriété lui aussi. Sion Owens, haut responsable du parti d’extrême droite British National Party, a lui aussi voulu se faire remarquer en brûlant un exemple du Coran dans son jardin. Non sans provoquer l’indignation du gouvernement britannique, dont les limiers l’ont mis aux arrêts le week-end dernier. Le ministère britannique de l'Intérieur a condamné les «tentatives de division» entre les différentes communautés religieuses.