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Grand Angle

Fonction publique : Le gouvernement met fin aux missions de plusieurs membres d’Al Adl wal Ihsane

Un nouveau front de tension entre l’Etat et Al Adl wal Ihsane vient de s'ouvrir. Des fonctionnaires de la Jamaa aux ministères de l’Agriculture et de l’Education nationale ont été informés de la fin de leurs missions à la tête de certains services gouvernementaux. AWI promet une riposte.

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Le gouvernement a mis fin aux missions de plusieurs membres d’Al Adl wal Ihssane. / DR
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Le gouvernement d’expédition des affaires courantes a mis fin aux missions de plusieurs membres d’Al Adl wal Ihsane. Sont concernés par ces décisions les disciples du cheikh Abbadi exerçant dans les ministères de l’Agriculture et de l’Education nationale, a indiqué dimanche le bras syndical d’AWI dans un communiqué.

«L’opération a commencé il y a deux semaines», précise la même source. Elle a visé dans un premier temps des ingénieurs du département d'Aziz Akhannouch pour atteindre ensuite les Académies de Rachid Belmokhtar. Deux ministères connus pour être des points de chute pour de nombreux «Adlistes». En revanche, les accès à l’Intérieur ou aux Affaires étrangères, par exemple, sont beaucoup plus compliqués. Seules quelques personnes de la Jamaa parviennent à passer entre les mailles du filet.

Réaction modérée d’AWI

Pour le moment, il ne s’agit pas d'une campagne d'expulsion comme c’est le cas en Turquie avec les partisans de Fethullah Gülen, mais le mouvement islamiste ne compte pas baisser les bras. La perspective de dépôts de plaintes auprès des tribunaux administratifs est sérieusement envisagée.

La menace de protestations dans les rues est également brandie, même si le bras syndical d’AWI n’a pas encore annoncé son programme d’actions. Il s’est contenté d’appeler les autres organisations syndicales et les partis politiques ainsi que les associations des droits de l’homme à «soutenir» ses membres.

Par cette réaction modérée, l’instance attend en effet de jauger la qualité de l’adhésion de ses partenaires avant de se lancer dans une campagne contre les décisions du gouvernement Benkirane. La Confédération démocratique du travail (CFT) est d'ailleurs la première concernée par l’appel d’Al Adl wal Ihsane. Pour retrouver son lustre d’antan, notamment après la rupture du cordon ombilical avec l’USFP en 2002, la CDT de Noubir Amaoui a ouvert ses rangs aux membres de la Jamaa. Au fil des années, la base de la centrale a été dominée par les disciples d'AWI.

Première réaction de l'istiqlal

Ce lundi, la conseillère Khadija Zoumi du Parti de l’Istiqlal a adressé une question écrite au président de la Chambre des conseillers et au ministre de l’Education nationale.

«Nous avons appris que le ministère de l’Education nationale a pris la décision de mettre fin aux missions de plusieurs responsables administratifs sans s’assurer qu’ils soient impliqués dans des dysfonctionnements financiers ou administratifs, a-t-elle écrit. Ces décisions seraient basées sur leur appartenance politique et leurs orientations intellectuelles. Si cela s’avère vrai, il s’agit d’un atteinte grave à l’administration marocaine et aux acquis en matières de droits de l’homme dans notre pays.»

Et la conseillère de l’Istiqlal d’interroger Rachid Belmokhtar sur les «vraies raisons derrière ces décisions pour éclaircir l’opinion publique».

Article modifié le 2017/02/13 à 22h29

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