France : A Amiens, la construction de la grande mosquée ne passe pas

Cinq requérants, dont deux figuraient sur la liste du Front national aux dernières élections municipales de 2014 et une association de «défense de la chrétienté», ont réclamé, mardi devant le tribunal administratif d’Amiens (Somme), l’annulation du permis de construire de la grande mosquée délivré par la mairie de cette ville, rapporte Ouest-France.

Ce dernier avait été délivré par l’ex-municipalité PS en mars 2014 à l'«Association cultuelle et culturelle des musulmans français de Picardie», fondée par des harkis. La nouvelle majorité lui a d'ailleurs réaffirmé son soutien. «Chacun a droit à sa liberté de culte», avait ainsi déclaré en décembre à l'AFP la maire Brigitte Fouré (UDI), saluant aussi l’engagement de cette association dans la vie œcuménique locale.

Or, la construction du lieu de culte, située au nord d’Amiens, en dehors du centre-ville, est actuellement suspendue en raison de «problèmes de financement», selon l’avocat de l’association musulmane, Me Jean-Claude Broutin. Les travaux devraient toutefois reprendre en février, d’après son président Ahmed Assal.

Deux des requérants, Florence Perdu et Serge Delannoy, figuraient sur la liste «Amiens Bleu Marine» aux municipales de 2014. M. Delannoy a affirmé à l’AFP vouloir avec cette requête défendre «les racines gréco-romaines de la France».

Quant à l’une des associations requérantes, «Sauvegarde du cadre de vie, de l’environnement et de la nature du Grand Amiénois», celle-ci a pour but, selon ses statuts, de «défendre la chrétienté» en mettant en œuvre «tous les moyens disponibles pour s’opposer à la réalisation de constructions étrangères aux traditions du pays».

Le tribunal administratif d’Amiens doit rendre sa décision dans une quinzaine de jours.