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Grand Angle

La Coordination de défense des détenus islamistes au Maroc au service de Daesh, selon un juge espagnol

Un juge espagnol accuse la Coordination de défense des détenus islamistes au Maroc d’être au service des intérêts de Daesh. Les activités de l’ONG sont tolérées au royaume.

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Des salafistes demandent publiquement à Mohammed VI d’appliquer la charia islamique, lors d'une manifestation à Tétouan, en juin 2015. / Ph. Archives - DR
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La Coordination de défense des détenus islamistes est dans la ligne de mire de la justice espagnole. Le juge Eloy Velasco, de l'Audience nationale espagnole (plus haute juridiction pénale), accuse ouvertement l’ONG de servir les intérêts de Daesh sous couvert d’un mouvement droit-de-l'hommiste, rapporte le quotidien El Pais. Il estime que la Coordination «n’est en fait qu’une organisation de soutien et d’aide aux terroristes jihadistes».

En vue d’appuyer ses accusations, le magistrat cite le cas d’Abdelaziz El Mahdali qui avait claqué la porte de la Coordination pour rejoindre les rangs de Daesh. Ce natif de Fnideq, mort en 2014 sur le front syrien, avait rapidement gravi les échelons pour être finalement promu chef d’une «katiba» (bataillon).

Le juge Velasco a omis de mentionner le cas d’Anas El Haloui, ancien porte-parole de la Coordination de défense des détenus islamistes, qui avait quitté le Maroc en décembre 2013 pour combattre l'armée de Bachar el-Assad sous la bannière des troupes d’Abou Bakr al-Baghdadi.

Les actions de la Coordination sont tolérées au Maroc

Eloy Velasco, chargé de l’enquête suite à l’arrestation de deux Marocains présumés partisans de l'Organisation «Etat islamique» - Abdelilah Migou et Anouar Merabet -, le 11 octobre à Malaga, affirme que les deux suspects avaient pris part à des réunions «secrètes» de la Coordination incitant au djihad.

Cependant, au Maroc, les initiatives de la Coordination sont tolérées. Elle organise régulièrement des sit-in dans plusieurs villes du royaume en signe de solidarité avec les Palestiniens ou récemment avec Alep. L’ONG tient également des points de presse, sans la moindre interdiction des autorités, pour réclamer la libération de tous les détenus salafistes au Maroc.

Les actions de la Coordination ont même pris de l’ampleur, notamment après la formation du gouvernement Benkirane I en janvier 2012. Le retrait des islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) de ce dossier a laissé une brèche aux salafistes, lesquels s’y sont engouffrés avec succès.

Reste désormais à savoir si les conclusions du magistrat espagnol, Eloy Velasco, auront des répercussions sur les activités de l’ONG au Maroc.

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