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Grand Angle

Parti de l’Istiqlal : La crise interne se confirme

Le torchon brûle au Parti de l’Istiqlal, quelques jours après les déclarations orageuses de Hamid Chabat sur la «marocanité de la Mauritanie». Jeudi soir, les sages du parti historique d’Allal El Fassi, épaulés par des membres du comité exécutif, ont déclaré vouloir faire une «autocritique publique et franche» de la crise que traverse le parti.

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Hamid Chabat, secrétaire général du Parti de l'Istiqlal. / Ph. Le 360
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Les sages de l’Istiqlal sont désormais déterminés à évincer l’actuel secrétaire général de leur parti. Jeudi soir, un nouveau communiqué signé par les deux ex-secrétaires généraux de la formation politique, M’hamed Boucetta et Abbas El Fassi, ainsi qu’une quarantaine d’anciens et actuels membres du secrétariat exécutif, a été relayé par la MAP.

Les signataires persistent et signent : Hamid Chabat «a démontré qu’il n’est ni qualifié ni capable de poursuivre sa responsabilité à la tête du secrétariat général du Parti de l’Istiqlal», soutiennent-ils. Des propos qui résument les grandes lignes de la déclaration, accordée à Yabiladi, par M’hamed Boucetta. Les propos «irresponsables» de Hamid Chabat au sujet de «la République islamique de Mauritanie sœur ont un caractère personnel dont il assume seul la responsabilité, n’engagent nullement le parti et n’ont aucune relation avec ses orientations et ses principes», se défendent les signataires du communiqué. Ils ajoutent que ces déclarations «sont hors contexte et en contradiction avec la volonté de relever les défis légitimes des deux peuples frères», marocain et mauritanien.

«Ces déclarations nous obligent aujourd’hui, en tant qu’Istiqlaliens, à faire une autocritique, de façon publique et franche, pour remettre les choses à leur place et permettre au parti de retrouver le droit chemin en s’inspirant de son héritage historique et militant.»

Plusieurs signataires dont Ahmed Taoufiq Hejira, Yasmina Baddou et Karim Ghellab

Une autocritique dans laquelle ils évoquent «la versatilité dans les positions politiques» de l’actuel chef de file, «l’affaiblissement des structures organisationnelles» mais aussi «la mauvaise gestion des élections ayant été sanctionnée par de mauvais résultats». Il faut attendre la fin du communiqué pour qu’apparaissent les noms des frondeurs : Abbas El Fassi, M’hamed El Khalifa, Abdelkrim Ghellab, Mohamed Saâd Alami, Abdelkebir Zahoud, Abdellatif Maazouz, Rachid Filali, Abdeslam Mesbahi, Mustpaha Heikar, Omar Hejira et Latefa Bennani Smiress. Figurent également parmi les signataires Ahmed Taoufik Hjira, Yasmina Baddou et Karim Ghellab qui ont fait l’objet d’un autre communiqué signé Hamid Chabat, dans lequel ce dernier menace de les sanctionner.

Le communiqué récent, lui, est signé M’hamed Boucetta. L’ancien secrétaire général du PI (1972-1998) a déclaré hier à Yabiladi qu’«il est temps pour Hamid Chabat de présenter sa démission du secrétariat général du parti» suite à ses propos. Des déclarations qui ont «non seulement affecté le Parti de l’Istiqlal mais aussi le Maroc, ses relations et sa présence en Afrique», juge l’ancien ministre des Affaires étrangères. M’hamed Boucetta avait aussi affirmé que les déclarations de Hamid Chabat sur la «marocanité de la Mauritanie» auront, «sans aucun doute», un impact sur la participation du parti de la Balance au prochain gouvernement.

Il est à rappeler que le secrétaire général de l’Istiqlal Hamid Chabat est la cible, depuis quelques jours, de plusieurs attaques y compris en provenance de sa propre formation politique, suite à ses déclarations tenues samedi 24 décembre lors d'une réunion de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), bras syndical du parti de la Balance. «La Mauritanie est une terre marocaine», avait-il lancé.

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