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Grand Angle

Le roi Mohammed VI annonce une nouvelle campagne de régularisation des migrants

Le souverain vient d’annoncer aujourd’hui, par le biais de la Commission nationale chargée de la régularisation et l'intégration des migrants au Maroc, qu’une nouvelle campagne de régularisation des immigrés en situation irrégulière allait être lancée «dans l’immédiat». La décision prend tout le monde de court.

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Le roi Mohammed VI annonce une nouvelle campagne de régularisation des migrants. / Ph. Youssef Boudlal, Reuters
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«SM le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, a donné Ses Très Hautes Instructions pour le lancement, dans l'immédiat, de la deuxième phase d’intégration des personnes en situation irrégulière, tel que cela était déjà prévu pour fin 2016», annonce ce lundi dans un communiqué la Commission nationale chargée de la régularisation et l'intégration des migrants au Maroc.

En d’autres termes, une deuxième vague de régularisation va être lancée «dans l’immédiat» et se «déroulera selon les mêmes conditions que la première phase», à savoir : vivre depuis au moins cinq ans sur le territoire marocain, exercer un travail rémunéré depuis deux ans ou prouver d’au moins deux années de vie commune avec son conjoint marocain.

L’annonce prend tout le monde de court, comme s’est souvent le cas pour les annonces royales : il n’a jusqu’ici jamais été question de lancer une deuxième vague de régularisation des immigrés irréguliers. Au contraire, le ministre délégué à l’Intérieur Charki Draïss avait déclaré, le 9 février 2015 à l’issu de la première campagne de régularisation, que «sur près de 25 000 à 30 000 étrangers en situation irrégulière, près de 90% (27 332 personnes précisément, ndlr) avaient déposé une demande de régularisation». Dans ce cas, cette deuxième campagne s’adresserait seulement aux 10% restant.

Depuis février 2015, seul l’examen des 9 000 recours introduits par les immigrés en situation irrégulière qui avaient vu leur demande de régularisation refusée en première instance a eu lieu. Depuis, le nombre de personnes régularisées est passé de 17 916 à près de 25 000, soit près de 92% des demandes.

«Nous sommes heureux de constater que le chef de l’État nous donne raison»

Dans ce contexte, la décision du souverain est présentée comme la conséquence directe de son voyage réussi en Afrique subsaharienne ces dernières semaines. «Au cours de Sa tournée dans des pays d'Afrique subsaharienne, plusieurs Chefs d’État ont tenu à féliciter Sa Majesté le Roi et le Royaume du Maroc pour sa politique migratoire, qui vise l'intégration économique et sociale de personnes en situation irrégulière issues principalement des pays d’Afrique subsaharienne», souligne encore la Commission nationale chargée de la régularisation et l'intégration des migrants au Maroc.

«C’est une excellente nouvelle, se réjouit Mehdi Alioua, président du Groupe antiraciste de défense et d'accompagnement des étrangers et migrants (GADEM). Quand le ministère de l’Intérieur assurait que la campagne de régularisation était finie, bouclée avec la commission des recours, nous n’avions de cesse d’affirmer que non : certaines personnes, en particulier au nord, n’ont pas présenté de demande de régularisation et elles sont beaucoup plus nombreuses, je pense, que ne l’estimait Charki Draïss en février 2015. Nous sommes heureux de constater que le chef de l’État nous donne raison.»

Selon toute vraisemblance, la Commission nationale de régularisation et d’intégration des migrants au Maroc serait une version actualisée de la Commission nationale des recours et de l’intégration mise en place en 2015 pour traiter les dossiers des 9 000 personnes qui contestaient le refus opposé à leur demande de régularisation. «La composition de cette commission est réellement exceptionnelle : en plus de tous les représentants des ministères concernés, siégeaient également des membres d’associations. On a ainsi vu discuter des migrants en situation irrégulière avec Charki Draïss, ministre de l’Intérieur. Le dialogue est la clé. Je pense que la situation actuelle en Algérie, cette chasse aux Noirs à laquelle on assiste, est justement due à l’absence de dialogue», estime encore Mehdi Alioua.

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