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Grand Angle

L’Espagne peu enthousiaste à régulariser la situation de migrants marocains homosexuels

Se revendiquer homosexuel n’ouvre pas systématiquement la porte de l’Espagne. Un groupe de Marocains du centre de rétention de Melilla réclame depuis un an que le ministère espagnol de l’Intérieur leur accorde l’asile, en vain.

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Un militant défendant les droits des homosexuels manifeste avec un drapeau arc-en-ciel abîmé, lors de la Gay pride le 26 juillet 2014 à Saint-Pétersbourg. / Ph. Olga Maltseva, afp.com
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Les autorités espagnoles traînent le pas pour régulariser la situation des sans-papiers de nationalité marocaine du centre de rétention de Melilla qui se revendiquent homosexuels. Munis du drapeau espagnol et de celui de l’Union européenne, ils ont battu le pavé pour réclamer le droit à la «libre circulation» et, surtout, à «l’accès au territoire espagnol». Ils se disent également victimes de «discrimination» à cause de leur origine marocaine alors que d’autres nationalités, selon eux, bénéficieraient d’un meilleur traitement, rapporte un média espagnol. Des membres d’ONG de défense des droits de l'homme les ont soutenus lors de la protestation.

L’asile pour l’orientation sexuelle est acquis en Espagne

Au centre de rétention de Melilla, ils sont plus de 70 Marocains à se présenter en tant qu’homosexuels, réclamant par conséquent la régularisation de leur situation. Soutenus par des associations de défense des droits de la communauté LGTB, ils ont pu éviter l’expulsion vers le Maroc et, ainsi, échapper à des peines de prison conformément à l’article 489 du code pénal. Le collectif, à l’instar de tous les migrants des centres de rétention de Melilla et Ceuta, réclament l’autorisation de franchir la Méditerranée. Ils attendent la réalisation de ce rêve depuis une année. «Nous avons sollicité l’asile politique en Espagne et non pas à Melilla», ont-ils scandé.

L’Espagne est parmi les rares pays avant-gardistes dans la reconnaissance de tous les droits des homosexuels, y compris l’adoption d’enfants et le mariage légal. C’est sous le gouvernement Zapatero I (2004-2008) que Madrid a mis en place, en 2005, un cadre juridique favorable aux membres de cette communauté. Les étrangers n’ont pas été oubliés.

Madrid s’est engagé à accorder l’asile politique aux victimes de persécutions en raison de leur orientation sexuelle, dont un ressortissant iranien de 36 ans a été le premier à bénéficier en 2009. Mais depuis, les autorités se montrent moins généreuses avec les demandes d’asile de ce genre. En 2015, le ministère de l’Intérieur a refusé la requête d’une homosexuelle camerounaise.

Si le voisin ibérique ferme sa frontière aux homosexuels marocains et subsahariens, elle accueille plus de 20 000 Vénézuéliens ayant fui la crise politico-économique qui sévit dans leur pays.

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