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Grand Angle

Face à l'état inquiétant de l'école publique, la société civile se mobilise à Ouirgane

A Ouirgane, les associations et le directeur de l’école publique du village se serrent les coudes afin d’atteindre un seul et unique objectif : Présenter un environnement scolaire digne à quelques 200 élèves du village. Pour ce faire, un mouvement de mobilisation et une collecte de fonds est en cours afin de refaire l’école du village dans le projet qui se concrétise petit à petit. Détails.

Publié
Vue d'ensemble de l'école. /DR
Opération de nettoyage de la cour. /DR
Démontage d'une classe pour sa renovation. /DR

L’école publique marocaine va très mal ! Déficit flagrant d’enseignants et entassement des élèves dans les classes ; même la qualité de l’enseignement public est abondamment critiquée. En attendant le changement, les parents d’élèves, la société civile et même les associations restent généralement les bras croisés et ne savent pas à quel saint se vouer. Quelques cas particulier se démarquent pourtant. A Ouirgane, 60km au sud de Marrakech, dans la province d’El Haouz, les associations remuent ciel et terre pour améliorer l’environnement scolaire de 200 élèves de l’école publique du village. A l’origine de cette initiative, Kenza Fenjiro, dont la famille est propriétaire d’un hôtel à Ouirgane depuis plus de 40 ans.

«Mon père avait créé il y a 45 ans cet hôtel à Ouirgane et était toujours impliqué dans ce village. Depuis un an et demi, je suis devenu une habitante de ce village et je travaille à l’hôtel actuellement », nous dit-elle. Kenza avait d’abord pris contact avec des femmes de ce village pour acheter des tapis boucherouite, faits de tissus et de recyclage des vêtements, pour le SPA. Une transaction qui va déboucher sur une association. « Elle s’appelle Tamounte, qui veut dire «ensemble» en amazigh, et elle opère dans le développement de la femme et de l’enfant dans le milieu rural », nous indique notre interlocutrice. L’ONG opère dans l’apprentissage en rapport avec la fabrication de ces tapis, le développement et la préservation de ce savoir-faire, mais aussi la broderie et des cours d’alphabétisation, selon elle.

Désormais, l’association Tamounte mène aujourd’hui un mouvement de mobilisation, à Ouirgane comme à l’extérieur, afin de collecter des fonds et refaire l’école du village. Au départ, l’ONG n’espérait qu’offrir des fournitures scolaires aux élèves. «Nous avons fait une collecte de dons auprès des clients de l’hôtel, des amis, des personnes à Marrakech et à Casablanca et même de Marocains à l’étranger pour financer cette rentrée scolaire », nous rapporte Kenza Fenjiro. C’est à ce moment que l’association se rendra compte de la situation déplorable et l’état de l’école. «Acheter des cahiers et des stylos n’avait donc plus d’importance », fait-elle remarquer. Avec des toilettes bouchées, trois classes seulement pour 200 élèves, construction en préfabriqué qui date de plus de 30 ans, et toitures en «plaques dimatit», l’ONG ambitionne aujourd’hui de réunir plus de fonds pour pallier à ces besoins.

Assurer des conditions décentes et améliorer l’environnement scolaire

«Aujourd’hui ces plaques ne sont plus conformes à la santé parce qu’elles contiennent de l’amiante, une matière nocive pour la santé. Et durant l’hiver, ça pleut dans les classes», s’indigne notre interlocutrice jointe par téléphone. Avec l’association des parents d’élèves et le directeur de l’école et vu l’état de l’infrastructure, l’association Tamounte a décidé de lancer un mouvement de solidarité et mobiliser ceux qui peuvent pour contribuer à améliorer et arranger l’état de cette école. «Ce n’est qu’un premier cas puisqu’il y a d’autres écoles dans d’autres villages », promet sa présidente.

Si une partie des travaux a été prise en charge par un habitué du village, qui a envoyé une équipe depuis une semaine afin de refaire les toilettes de l’école, le gros travail reste à venir et l’association s’active. «J’ai mis un message sur Facebook et il y a des gens qui m’ont envoyé des dons. Actuellement on prépare des devis pour refaire la toiture des classes et rénover mais ce sont au moins 300m2 à refaire », poursuit Kenza Fenjiro qui rapporte que les deux derniers jours, d’autres actions dans ce sens ont eu lieu. «Dimanche et lundi, avec l’association Tifaouine des jeunes du village, nous avons démoli une classe à moitié brûlée et nettoyer la cours », nous déclare-t-elle avant de se réjouir de la mobilisation des citoyens. «Ce qui est merveilleux est que la société civile et les gens n’ont pas hésité de donner de l’argent, d’envoyer des matériaux et de nous supporter », selon ses propos.

La jeune femme promet de réparer le plus urgent pour que les enfants suivent leurs cours dans des conditions décentes pour ensuite améliorer leur environnement scolaire. Et d'avancer que les habitants mobilisés veulent «sensibiliser les enfants par rapport aux déchets et leur traitement. Nous allons également créer des jardins potagers pour que l’école devienne un plaisir et non pas un simple endroit où ces enfants sont mal installés».

L’objectif, selon elle, est d’impliquer ces jeunes élèves par des actions citoyennes. «Nous voulons, avec les autres associations, faire de l’école le point de départ de la génération de demain et d’essayer d’avoir des enfants qui sont responsabilisés », déclare notre interlocutrice. Une autre opération de nettoyage du village des ordures est également prévue à Ouirgane, où les habitants ont visiblement compris que leur destin est entre leurs mains.

Réact. Face à l'état inquiétant de l'école publique
Auteur : yab7mars2017
Date : le 06 octobre 2016 à 22h00

« Nous voulons, avec les autres associations, faire de l’école le point de départ de la génération de demain et d’essayer d’avoir des enfants qui sont responsabilisés ». Mme Keza a bien défini le but de l'éducation. Excellent.

Il n'y a aucun doute que l'attachement de la majorité des familles Marocaines à l'éducation nationale, plus précisément, à la scolarisation de leurs enfants dans l'école publique dans toutes ses étages n'est pas un choix mais un rapport profond au rôle de l'éducation dans les acquisitions des savoirs fondamentaux et scientifiques pour faire face aux dures réalités sociales et économiques. Cette mobilisation collective pour sauver et améliorer les conditions matérielles et environnementales afin de favoriser ces acquisitions dans un contexte social et pédagogique décent est une traduction de la confiance à l'éducation dans son cadre scolaire.
« L'éducation est un progrès social...L'éducation est non pas une préparation à la vie, l'éducation est la vie même ». John Dewey
Ne s'agit-il pas de NOS écoles ?!
Auteur : Le barreur
Date : le 05 octobre 2016 à 15h00
Dans cette campagne électorale, on entend très peu parler de l'école , le marchepied de l'avenir. Et pourtant , l'école publique est sinistrée, surtout en milieu rural : eau courante, toilettes, chauffage etc...sont des luxes inconnus " là-bas" ! Aujourd'hui, meme les places manquent.
Veut-on revenir à " l'école des notables " , c'est-à-dire l'école des privilégiés, des bourgeois ?
Autant cesser de parler de démocratie ...et d'élections !
c'est une honte et un mépris vis a vis du peuple marocain.
Auteur : safranlxyxy
Date : le 04 octobre 2016 à 19h54
60 à 72 élèves dans une classe, comment voulez vous que des enseignants puissent enseigner convenablement.
et comment voulez vous que des élèves puissent acquérir un savoir dans de bonnes conditions.
sans parler qu'il y a des endroits ou les enfants doivent faire des kilomètres pour trouver un semblant d'école .
manque d'enseignants, manque d'écoles ,manques de moyens.
manque d'amour pour ce pays qu'on veut au sommet de l'Afrique .
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