Marche anti-PJD, ministère de l'Intérieur, alliance avec le PAM : Benkirane revient sur les différentes polémiques

Dans une bonne ambiance marquée par l’humeur d’Abdelilah Benkirane, le Parti de la justice et du développement (PJD) a présenté ce lundi à Rabat son programme électoral pour les élections législatives du 7 octobre prochain. Une rencontre diffusée en direct sur le site du PJD et sur sa page officielle Facebook.

L’occasion pour l’actuel chef du gouvernement de revenir sur le bilan de l’exécutif et de s’adresser aux électeurs via les canaux médiatiques. S’agissant de ce dernier point, il faut admettre que le parti de la Lampe a réussi son coup de com’ politique. Il n’a pas non plus manqué de commenter par la voix de son chef de file la marche organisée hier à Casablanca contre son cabinet, la récente sortie de son ministre à la Justice et aux libertés Mustapha Ramid et l’éventualité d’une alliance PJD-PAM (Parti de l’authenticité et de la modernité), entre autres.

Benkirane ne croit pas le ministère de l'Intérieur

A propos de la «marche» anti-Benkirane qui s’est déroulée hier dans la capitale économique, le leader du PJD n’a pas pipé mot sur son organisation, préférant plutôt s’adresser directement aux manifestants venus de plusieurs villes du royaume pour scander des slogans hostiles à son gouvernement. «J’aimerai leur dire que c’est pour les gens comme vous que je me bats. Si vous êtes contre moi, j’accepte cette position, mais si on vous a manipulés, je vous pardonne et vous demande de faire attention», a-t-il dit lors de la séance question-réponse en marge de cette rencontre. «Si vous voulez un gouvernement qui s’adresse à vous, vous savez pour qui voter, et si vous voulez un gouvernement qui fait des tours de magie et qui exerce un contrôle même sur les chaînes, il est difficile pour moi de vous conscientiser», a-t-il ajouté.

Revenant sur l’épreuve de force qui s’est jouée entre le ministère de l’Intérieur et sa formation politique, Abdelilah Benkirane s’est contenté de justifier la situation en affirmant qu’il s’agit là «du ministère de l’Intérieur avec un grand ‘i’». «Lorsque le ministère de l’Intérieur dit quelque chose, je ne suis pas censé en être convaincu… Faites appel à votre raison», a-t-il martelé. Il a également souligné que la démission du ministre de la Justice et des libertés Mustapha Ramid de la Commission gouvernementale chargée du suivi et de la supervision des élections n’est pas à l’ordre du jour, malgré la récente sortie médiatique du ministre PJDiste.

Alliance PJD/PAM impossible ?

L’autre sujet qui fait couler beaucoup d’encre, c’est l’éventualité d’une alliance PAM-PJD dans le prochain gouvernement. Une coalition qui ne risque pas de voir le jour, d’après le chef de file du PJD. «C’est la seule chose qui fait l’unanimité au sein du secrétariat général de notre parti. Une alliance PJD-PAM n’est pas envisageable mais Dieu sait mieux», a-t-il déclaré, tirant à boulets rouges sur la formation politique conduite par Ilyass El Omari. Et d’ajouter que le «PJD considère d’abord l’intérêt de l’Etat et du système, puis celui du peuple avant l’intérêt du parti».

Une façon de répondre aux détracteurs du parti de la Lampe, qui l’accusent de s’être incliné devant le Makhzen. «Si Dieu le veut, le PJD gagnera les prochaines élections et nous espérons que le second mandant sera plus facile que le premier.», a-t-il conclu.