France : Un député socialiste lance une pétition contre la nomination de Chevènement à la tête de la Fondation pour l'islam

La nomination de Jean-Pierre Chevènement à la tête de la Fondation pour les œuvres de l’islam de France n’en finit pas de susciter des levées de boucliers. Cette fois-ci, la protestation a pris la forme d’une pétition, lancée lundi 29 août par Mathieu Hanotin, député socialiste de la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis, selon France TV Info.

«Un florilège de propos graves concernant nos compatriotes de religion musulmane ont été tenus», fait remarquer l’élu en référence aux récents tollés provoqués par l’ancien ministre de l’Intérieur. Des déclarations qui ne sont pas «sans rappeler l'arrogance de certains politiques de l'époque coloniale», juge encore le député.

Le 16 août dernier, Jean-Pierre Chevènement appelait les musulmans de France à la «discrétion» dans une interview au Parisien. «Le conseil que je donne dans cette période difficile - comme le recteur de la mosquée de Bordeaux - est celui de discrétion. Les musulmans, comme tous les citoyens français, doivent pouvoir pratiquer leur culte en toute liberté», avait-il en effet déclaré, alimentant la twittosphère à coups de messages teintés d’ironies et de moqueries à son égard.

Lundi sur France Inter, Jean-Pierre Chevènement dérappe à nouveau en déclarant sur la ville de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) : «80% des enfants à l'école primaire ne maîtrisent pas le français.» Pour ensuite enfoncer le clou : «Il y a à Saint-Denis, par exemple, 135 nationalités, mais il y en a une qui a quasiment disparu», sous-entendant, la nationalité française, alors que les habitants de nationalité française restent majoritaires à Saint-Denis.

Une déclaration qui ne laissera pas insensible Stéphane Peu, le maire-adjoint PCF de la ville de Saint-Denis qui déclarera à BuzzFeed : «S’agissant de 'la nationalité disparue', je ne peux pas interpréter autrement cette phrase que l’idée selon laquelle la nationalité française n’existerait plus à Saint-Denis. Comment peut-il dire cela ? Il définit donc la nationalité par la couleur de peau ? La nationalité française correspond à la race blanche selon lui ?»