Une «logique de caïdat» et une «surréaction villageoise inadaptée ». Voilà les causes qui seraient à l'origine de la rixe survenue samedi 13 août à Sisco, en Haute-Corse, estime le procureur de Bastia, Nicolas Bessone relayé par Libération.
Mercredi soir, ce dernier a annoncé la mise en garde à vue de cinq personnes : trois frères installés dans la banlieue de Bastia et deux habitants de Sisco. D'après lui, les membres de la famille d’origine maghrébine sont à l’origine des incidents qui ont fait cinq blessés légers. Ils auraient tenté de «privatiser la plage» tout au long de la journée, notamment en y installant à proximité un panneau «interdiction de circuler».
Les auditions effectuées semblent indiquer qu’il s’agit plutôt d’un problème de place. Installée sur la petite plage du village balnéaire, la famille marocaine occupait la majeure partie de l’espace ; un conflit de partage de la crique avec d’autres baigneurs aurait donc ouvert la brèche. Des insultes et des jets de pierre et de bouteilles entre la famille et les habitants (une quarantaine au total) auraient commencé à fuser après que les hommes de la famille ont reproché à un vacancier d'avoir pris en photo leurs femmes en train de se baigner. «S’ensuit une altercation entre un jeune et les membres masculins de la famille sur la crique, a déclaré Nicolas Bessone. A partir de là, nous n’avons plus de faits constants, seulement des versions qui divergent.»
Si les trois frères étaient «connus défavorablement des services de police», ils n'ont en revanche aucun lien avec une quelconque radicalité religieuse. «On est plus dans une logique de caïdat, d’appropriation d’une plage qu’autre chose. Avec, de l’autre côté, une surréaction villageoise inadaptée. (…) Des affaires comme ça, on en voit aussi quand vous avez dix italiens qui débarquent en faisant du bruit en Vespa dans un petit village… Ça s’est vu», a conclu Nicolas Bessone.