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Grand Angle

Vers une contagion d’arrêtés anti-burkini sur les plages françaises

Après Sisco en Haute-Corse, Cannes et Villeneuve-Loubet dans les Alpes-Maritimes, les arrêtés anti-burkini gagnent le nord de la France. Au Touquet, dans le Pas-de-Calais, le maire a décidé de mettre son grain de sel là où on ne l’attendait pas : aucune baigneuse en burkini n’y a été aperçue jusqu’à présent.

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Daniel Fasquelle, député-maire Les Républicains du Touquet. / Maxppp
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Jusqu’où ira la multiplication des arrêtés municipaux anti-burkini ? Du sud-est de la France, le phénomène a sauté subitement jusqu'au Touquet, dans le nord de l’Hexagone (Pas-de-Calais). Le député-maire de la commune balnéaire huppée, Daniel Fasquelle (Les Républicains) a confirmé ce mardi à l’AFP qu’il allait rendre à son tour un arrêté interdisant le burkini sur les plages de sa ville.

«Il n’y a pas de burkini pour le moment au Touquet, mais je ne veux pas que mes services soient pris au dépourvu si jamais nous étions touchés par ce phénomène», a-t-il déclaré.

 «Je vais envoyer un message à tous ceux qui seraient tentés de venir au Touquet avec ce type de tenue vestimentaire pour leur dire qu'ils ne seront pas bien reçus», prévient-il. L’arrêté doit être pris dans la semaine.

Le maire invente le burkini intégral

Daniel Fasquelle y voit là une forme de «prosélytisme religieux» contre laquelle «il faut lutter avec détermination et fermeté», appelant à une politique sans concession : «Les élus de la République doivent être fermes concernant certains comportements qui sont en contradiction avec nos valeurs et nos principes».

Une initiative qui entend également répondre à des « raisons de sécurité», estime-t-il. Dans le contexte actuel, «ça n'aurait pas de sens d'armer des CRS sur la plage et d'autoriser des personnes à y venir le visage caché». L’édile semble toutefois oublier (ou ignorer) que le burkini cache seulement le corps, pas le visage.

Dans les rangs de l’opposition, on préfère se livrer à un exercice d’analyse politique. Juliette Bernard, élue de l'opposition (divers droite) au Touquet, a qualifié de «ridicule» l’arrêté. «On n'a jamais vu un burkini sur la plage du Touquet, c'est un coup de communication politique pour faire comme ses copains Les Républicains. Attiser les rancœurs de certains dans la société actuelle ne sert à rien», traduit-elle. Un coup de communication politique ? Probable, en effet ; Le Touquet doit héberger les 27 et 28 août le campus des Jeunes Républicains. Reste à savoir si cet arrêté sera le dernier d'une longue série.

MAJ. Hier soir, le Monde a indiqué que le maire (Les Républicains) de Leucate (Aude), Michel Py, va lui aussi interdire le burkini afin «d’assurer le bon ordre, la sécurité et la salubrité publics». L’arrêté doit être signé mercredi matin et sera en vigueur jusqu’au 31 août. Les deux stations balnéaires de la commune languedocienne, Leucate Plage et La Franqui, sont concernées.

D’après La Voix du Nord, les communes d’Oye-Plage et Calais (Pas-de-Calais) devraient prochainement interdire le burkini sur leurs plages. Le maire d’Oye-Plage Olivier Majewicz (Parti socialiste) a décidé hier de faire rédiger un arrêté qu’il devrait rapidement signer. Il a pris sa décision après avoir croisé sur une plage de la commune une dame intégralement vêtue de noir. «Même si je ne fais pas d’amalgame, rien ne dit qu’elle ne cache pas quelque chose dessous», se justifie-t-il.

Natacha Bouchart, maire (Les Républicains) de Calais, interdira quant à elle le burkini en fin de semaine prochaine : «Je laisse une semaine au gouvernement pour prendre ses responsabilités.»

Article modifié le 2016/08/17 à 12h26

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