Le roi Mohammed VI ne s’est pas rendu au 27e sommet de la Ligue arabe, prévu les 25 et 26 juillet en Mauritanie. Une absence prévisible dans un contexte marqué par les relations conflictuelles entre les deux pays. Le ministre des Affaires étrangères, Salaheddine Mezouar a été désigné pour conduire la délégation marocaine. Outre l’absence du monarque, la réunion de Nouakchott - la première du genre organisée par le voisin du sud - connaît la défection de plusieurs chefs d’Etat de la Ligue arabe, du Golfe au Maghreb.
Sur la liste des abonnés absents figurent notamment le roi Salmane d’Arabie Saoudite, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le prince héritier des Emirats arabes unis Mohammed Ben Zayed. D’autres pays de l’organisation panarabe ont préféré réduire le niveau de leur représentativité : c’est le cas du Liban, de Bahreïn, de la Tunisie et de la Jordanie. Même le président palestinien a préféré rester chez lui à Ramallah.
L’agonie de la Ligue arabe
Le cap des onze leaders sur les vingt-deux que compte la Ligue, synonyme de la réussite du sommet, n’a même pas été atteint. La teneur du communiqué final devrait traduire toutes ces absences. Il ne faudra sûrement pas s’attendre à l’annonce de décisions majeures, comme par exemple la mise en place de mesures antiterroristes, de mécanismes pour la création d’une zone de libre-échange arabe - si chère au Maroc - ou encore de nouvelles dispositions sur le dossier palestinien.
Le 27e sommet de Nouakchott résume à lui seul la situation de la région arabe. La Ligue, créée le 22 mars 1945 au Caire par sept pays indépendants, n’est plus que l’ombre d’elle-même : un épouvantail qui n’effraie plus personne. Sa réforme est plus que jamais indispensable.
Certains membres de la vieille structure se sont complètement libérés de ses contraintes pour se lancer dans de nouveaux projets de coordination politique, économique et sécuritaire. Preuve en est des relations privilégiées entre le Maroc, la Jordanie et les monarchies du Golfe et la coalition militaire arabo-islamique dirigée par l’Arabie saoudite. Celle-ci a efficacement et rapidement remplacé le projet initial d’une armée arabe commune, le grand rêve des premiers fondateurs de l’organisation panarabe.