Sur la question du retour des agents de la Minusro expulsés par le Maroc en mars, chacun des deux porte-paroles de Ban Ki-moon joue sa propre partition. Le jeudi 14 juillet, Stéphane Dujarric annonçait avec certitude que 25 membres de la composante civile et politique de la mission onusienne ont repris leurs quartiers à Laâyoune, soulignant qu’ils ont déjà atterri, mercredi soir, à l’aéroport Hassan 1er.
Et d’ajouter que ce premier groupe sera suivi, dans les prochains jours, par d’autres effectifs afin de garantir le rétablissement de la pleine fonctionnalité de la Minurso, conformément à la résolution 2285 du Conseil de sécurité. La nouvelle a fait le tour des médias du Polisario qui jubilent de la «soumission» du Maroc aux «injonctions» des Nations Unies. Le porte-parole de Ban Ki-moon a, par ailleurs, fait état que «les discussions sont toujours en cours» entre les deux parties sur une prochaine visite de Christopher Ross au Maroc.
Volte-face ?
Mais vingt-quatre heures plus tard, nouveau rebondissement. Stéphane Dujarric s’éclipse à l’occasion du point de presse du vendredi 15 juillet pour céder le témoin à son adjoint Farhan Haq. Interpellé sur la même question, celui-ci a remis les pendules à l’heure, niant catégoriquement toute reprise des 25 éléments de la Minurso dans leurs fonctions.
Défendant comme il se doit son collègue, Haq s’est dit persuadé que les propos de Dujarric ont sûrement été «déformés», soulignant que le retour escompté ne sera effectif que «dans les prochains jours» et qu'il se fera par petits groupes composés de 4 à 5 éléments.
Haq a promis que d’ici la fin juillet, 25 agents de la Minurso reprendront leurs fonctions à Laâyoune. Et d’insister, encore une fois, qu’aucun membre de la mission expulsé par le royaume en mars n’a pris le chemin du Sahara. L’adjoint du porte-parole de Ban Ki-moon a soigneusement évité d’aborder la question du rétablissement de la pleine fonctionnalité de la Minurso.