La chaîne France 3 diffusera le 26 mai prochain à 23h25(GMT+2), dans le cadre de sa série «Docs interdits», une enquête sur le règne du roi Mohammed VI, rapporte la presse française. D’une durée de 64 minutes, l’enquête intitulée «Roi du Maroc, le règne secret», déjà déprogrammée en septembre 2015, sera diffusée dans une version finale révisée. L’enquête a été réalisée par le journaliste d’investigation, Jean-Louis Perez qui devait réaliser une adaptation du livre «Le roi prédateur» dont Catherine Graciet est l’une des co-auteurs.
Le tournage de l’enquête sur le terrain au Maroc n’a pas été de tout repos, comme le rappelle Le Desk. Accompagné de son collègue Pierre Chautard, Jean-Louis Perez arrive au Maroc début 2015. Les deux journalistes français louent du matériel à Casablanca et envisagent d’interviewer pour les besoins de leur enquête, des personnalités comme Fouad Abdelmoumni, le président de Transparency Maroc, l’homme d’affaires Karim Tazi et l’économiste Najib Akesbi. Les deux journalistes seront finalement interpellés puis expulsés en février pour défaut d’autorisation de tournage. Le 360 révèlera plus tard qu’à leur entrée à l’aéroport Marrakech Menara, l’un des 2 journalistes s’était présenté comme décorateur et l’autre comme réalisateur de spot publicitaire.
Ce documentaire tourné au Maroc et en France, «passe de l’autre côté du miroir des beaux clichés du royaume pour révéler les zones d’ombre du roi Mohammed VI. Le film explore son enfance atypique, sous la domination de son père le roi Hassan II, et insiste sur le fait que Mohammed VI a progressivement investi dans de nombreuses grandes entreprises marocaines, les plus rentables dans les secteurs de la banque, des assurances ou de l’agriculture », promet le réalisateur.
Le film se présente comme «une enquête sur le pouvoir et les méthodes de Mohammed VI, sur les droits de l’Homme, sur l’absence de liberté de la presse, sur la corruption endémique dans certains secteurs de l’administration comme l’armée ». Pour contrebalancer cette vision à un sens, il note que «depuis son accession au trône en 1999, Mohammed VI a lancé de nombreuses réformes audacieuses. Sous son impulsion, le Maroc est devenu l’un des pays les plus avant-gardistes du monde arabe, notamment pour les droits des femmes. Personne ne peut nier sa gestion avisée de l’islamisme, ainsi que les effets positifs de sa politique de grands travaux sur l’économie marocaine.»