C’est un fait divers qui renseigne sur certaines situations non prévues par la loi marocaine. Dans une clinique privée casablancaise, une femme enceinte d’un fœtus sans vie s’est vu refuser le retrait de celui-ci pour non production d’un acte de mariage au moment de l’opération, rapporte Le Desk.
Tout commence par une consultation chez le médecin. Une jeune femme qui affirme être mariée depuis 3 ans et être enceinte depuis quelques semaines, se rend chez le remplaçant de son médecin traitant après avoir ressenti de violentes douleurs au bas-ventre. Après auscultation, le médecin lui annonce que le cœur de son fœtus s’était arrêté de battre depuis quelques jours. Le médecin lui prescrit un puissant médicament pour dilater son col pour procéder le lendemain à l’aspiration du fœtus.
Seulement au moment de signer les documents avant l’entrée en bloc, le personnel lui réclame la production de son acte de mariage que la jeune femme n’a pas sur elle. On lui fait attendre dans une salle. «L’administration me dit qu’il y a un souci avec vous. Vous n’avez pas d’acte de mariage. Dans ce cas, je ne peux en aucun cas vous prendre en charge », lui annonce le médecin ayant diagnostiqué la fausse couche la veille.
Or le médicament prescrit la veille avait commencé son effet. La jeune femme ressent de violents spasmes et se met à hurler de douleurs, ce qui n’empêchera pas un agent de sécurité de l’inviter à quitter l’établissement médical. Prise de panique, une sage-femme appelle le médecin-chef. «Vous êtes au Maroc ici, la loi est claire, nous ne pratiquons pas ce type d’intervention sans avoir pris copie de votre acte de mariage », lance-t-il au couple. Après plus de 5 heures de tergiversations, la jeune femme est enfin autorisée à entrer en bloc après avoir produit une attestation adoulaire.
Les médecins ont appliqué dans le cas de cette jeune femme, la loi sur l'IVG qui punit toute personne ayant recours à un avortement de même que tout personnel médical ou assistant aidant à parvenir à ce but. L’avortement au Maroc n’est autorisé que dans les cas de malformation fœtale, viol ou inceste comme préconisé par le roi dans la réforme de la loi sur l’avortement. Seulement dans ce cas, le foetus étant sans vie, la santé de la jeune femme était menacée. Mais il semble que la loi soit plus forte que le serment d’Hippocrate qui régit la profession de médecin.