L’immolation par le feu, la semaine dernière, d’une vendeuse ambulante de «Baghrir» devant le siège le 6e arrondissement de Kenitra, est récupérée par les formations politiques. Elles se relaient pour exprimer leur entière solidarité avec «Moui Fatiha», une nouvelle victime de la «Hogra» des agents d’autorité. Et comme la tragédie s’est déroulée dans un bastion électoral du PJD, c’est tout naturellement ce parti qui a été le premier à réagir. Son député Aziz Karmate, également vice-président du conseil communal de Kenitra, a pris l’initiative d’interpeller le ministre de l‘Intérieur.
Dans une question écrite adressée à Mohamed Hassad, l’islamiste demande l’ouverture d’une enquête pour élucider les circonstances ayant conduit la défunte à passer à l’acte après que des agents des Forces auxiliaires et un agent de l'autorité (Caïd) ont saisi toute sa marchandise. Karmate a plaidé dans son texte pour l’adoption d’une nouvelle approche du dossier des vendeurs ambulants qui s’écarte de l’usage de la force, actuellement en vigueur.
L’Istiqlal fait mieux que le PJD
La réaction de la Lampe reste mesurée. Le député islamiste n’a sans doute pas oublié que son parti dirigeait le gouvernement. En revanche, l’Istiqlal n’a pas à s’occuper de ce genre de considérations. Son basculement dans les rangs de l’opposition lui accorde une marge de manœuvre plus large que celle du PJD.
Le groupe des élus de la Balance à la Chambre des représentants vient de solliciter l’intervention de Rachid Talbi Alami. Il souhaite que le président de la première Chambre évoque le cas de «Moui Fatiha» dans le cadre de la procédure du «droit d’informer» au terme de la session hebdomadaire des questions orales du mardi 19 avril. L’issue de la requête des Istiqlaliens est tributaire de la seule volonté de l’exécutif à y apporter une réponse ou de botter le dossier en touche. Mais dans les deux cas de figures, grâce à cette demande, les amis de Hamid Chabat ont déjà pris sur ce dossier une longueur d’avance par rapport aux autres formations et au gouvernement.
Le PAM de son côté a envoyé, dimanche 17 avril, une délégation dans la commune Oulad Mbarak pour présenter ses condoléances à la famille de la victime. Des députés et des membres du bureau politique, de la section de la jeunesse et des coordinateurs provinciaux du Tracteur à Kenitra et à Sidi Slimane ont fait le déplacement, indique un communiqué du parti.
Sur la même longueur d’onde que ses adversaires du PJD, le PAM demande également l’ouverture d’une enquête sur l’immolation par le feu de «Moui Fatiha».