Sur instructions du roi Mohammed VI, le Maroc renonce à organiser le prochain sommet arabe, qui était prévu les 7 et 8 avril à Marrakech, indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. Une décision prise sur la base de «consultations entreprises avec plusieurs Etats arabes frères» et «suite à une réflexion consciente, responsable et engagée en faveur de l'efficacité de l'action arabe commune et la nécessité de préserver sa crédibilité», ajoute la même source.
«Au regard des défis auxquels fait face le monde arabe aujourd'hui, le Sommet arabe ne peut être une fin en soi ou devenir une simple réunion de circonstance. Les conditions objectives pour garantir le succès d'un sommet arabe, à même de prendre des décisions à la hauteur de la situation et des aspirations des peuples arabes, ne sont pas réunies», explique le département de Mezouar.
Le Maroc a déjà renoncé à accueillir le sommet des pays islamiques
Plaçant la barre un peu plus haut, le texte précise que «l'heure de la vérité a sonné. Les leaders des pays arabes ne peuvent se contenter, une nouvelle fois, d'un simple diagnostic amer de la situation de divergences et de divisions que vit le monde arabe, sans fournir des réponses collectives décisives et fermes susceptibles de faire face à cette situation, que ce soit en Irak, au Yémen ou en Syrie, où les crises se compliquent davantage à cause des nombreuses manœuvres et des agendas régionaux et internationaux».
En janvier, le Maroc a renoncé à accueillir le sommet de l’Organisation de la coopération islamique sans fournir la moindre explication officielle. L'OCI a vite persuadé l’Indonésie de pallier le retrait marocain. La Ligue arabe aura-t-elle le même succès ? Dès demain le secrétariat général de la LA proposera à la Mauritanie, qui suit le royaume dans l'ordre alphabétique, d’abriter le sommet, indique des médias arabes.
Au cas où Nouakchott déclinerait l’invitation, la réunion pourrait avoir lieu en Egypte, le siège de la Ligue arabe. Les mêmes sources évitent pour le moment d'avancer une annulation de la grande messe. Néanmoins, le contexte régional en avril pourrait être dominé par les bruits de bottes de l'intervention arabo-islamique en Syrie et des frappes internationales en Libye, rendant encore plus inaudible les traditionnels appels à l’unité arabe.