Est-ce le début du dégel ? Après des mois de tension, «Londres a abrité, hier soir, une réunion entre le royaume et Amnesty International», nous confie Mohamed Sektaoui, le secrétaire général d’AI Maroc. La délégation, présidée par le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, comprenait notamment des représentants du ministère de l’Intérieur et de la Délégation ministérielle des droits de l’Homme, indique la même source. Du côté de l’ONG internationale, c’est son SG, Salil Shetty, qui faisait face aux Marocains.
Le malentendu dissipé ?
«Dans l’ensemble, la discussion a été fructueuse. Amnesty a eu l’occasion d’affirmer à ses interlocuteurs qu’elle mène ses actions au royaume en toute partialité», ajoute Sektaoui. Pour mémoire, Mustapha Ramid avait accusé Human Rights Watch et Amnesty International de servir les intérêts du Polisario et d’être hostiles à l’intégrité territoriale du royaume.
AI s'est également félicité des progrès réalisés au Maroc sur la question du respect des libertés. Néanmoins, elle s’est dite préoccupée par «certaines irrégularités», appelant le gouvernement marocain à y remédier afin d’affirmer «son rang de modèle dans la région». Amnesty a par ailleurs exprimé à la partie marocaine son engagement à «ouvrir une nouvelle page dans leurs relations, basées sur la confiance et le respect mutuels», assure Sektaoui.
Le secrétaire général d’AI attendu au Maroc
Cette normalisation pourrait se concrétiser par l’annonce de la visite du secrétaire général d’Amnesty au Maroc. «Un déplacement dont la date n’est pas encore fixée mais qui devrait se tenir dans les prochains mois», affirme notre interlocuteur.
En revanche, il n’était pas en mesure de confirmer l’arriver au royaume de nouveaux enquêteurs d’AI. Pour rappel, en juin dernier, les autorités marocaines avaient expulsé deux membres de l’ONG chargés de mener des investigations sur les conditions de vie des migrants subsahariens.
La réunion entre la délégation marocaine et Amnesty a duré plus de deux heures. Elle intervient après des requêtes formulées par AI en août et en novembre. Human Rights Watch serait-elle la prochaine sur l’agenda de Mustapha Ramid ?