Cet après-midi à la Chambre des représentants, le chef du gouvernement a révélé son plan pour renflouer les finances de la Caisse marocaine de retraites (CMR), l’organisme réservé aux fonctionnaires. Abdelilah Benkirane s’est dit «très déterminé» à engager une «réforme nécessaire à n’importe quel prix». En cas d’échec de la reforme, le chef du gouvernement a tenu à prévenir que «l’Etat ne sera pas en mesure de payer les retraites de 400 mille salariés de la fonction publique à l’horizon de 2022». «Nous nous dirigerons alors vers la catastrophe», a-t-il mis en garde.
Le PJdiste a révélé que son équipe compte présenter en 2016 son plan de sauvetage de la CMR. Quant à la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale), Benkirane a déclaré que c’était «au prochain gouvernement» de trouver une solution aux irrégularités de la caisse de retraite des salariés du privé.
41 milliards de dirhams pendant cinq ans
Devant les députés, Benkirane a annoncé que son équipe comptait relever graduellement l’âge du départ à la retraite des fonctionnaires entre 2017 et 2019 pour arriver au final à 63 ans contre 60 ans aujourd’hui. Les 65 ans précédemment préconisés par l’exécutif dans sa feuille de route ont finalement été laissés tombés en guise de petite concession aux centrales syndicales. Celles-ci avaient demandé, dans des documents adressés à la présidence du gouvernement, de rendre ce point «facultatif».
Abdelilah Benkirane a déclaré que son gouvernement comptait consacrer 41 milliards de dirhams sur une période de cinq ans pour la mise à niveau des finances de la CMR. Les fonctionnaires seront également invités à payer de leurs poches via des hausses de cotisations de 10% à 21% pendant une durée de trois ans, et ce à partir du 1er janvier 2017. Benkirane a également révélé que son cabinet prévoyait d’augmenter le minimum des retraites de 1 000 à 1 500 dirhams. Par contre, il n’a pas expliqué comment il comptait financer cette revalorisation.
Devant les représentants, le chef du gouvernement a défendu la gestion des retraites des fonctionnaires, affirmant qu’ «il n’y a pas eu d’irrégularités». Défiant ses contradicteurs, il a fini par leur lancer : «si vous êtes en possession de dossiers, je suis disposé à les étudier et à les soumettre devant la justice».