Contrairement à son homologue espagnol Aberto Navarro, déjà en poste à Rabat, Ahmadou Ould Souilem tarde encore à rejoindre son poste à Madrid. Un poste resté vacant depuis le départ d’Omar Azziman en janvier 2010. L’installation du représentant d’Espagne à Rabat laissait croire que la réciprocité allait être appliquée. D’autant plus que le chef de la diplomatie marocaine, après sa rencontre avec Trinidad Jiminez, son homologue espagnole, le 3 novembre dernier, prévoyait cette prise de fonctions avant fin 2010.
Tel n’est toujours pas le cas. L’Espagne, dont l’opinion de gauche comme de droite, reste largement acquise à l’indépendance du Sahara n’a jamais caché son embarras de voir ce membre fondateur du Polisario venir représenter les intérêts du Maroc sur son sol. Mais la rencontre de New York (mi-septembre dernier) entre les souverains des deux royaumes voisins avait permis de surmonter des réticences et ouvert la voie à l’agrément réciproque des deux ambassadeurs.
Toutefois les évènements de Laâyoune du 8 novembre sont venus gâcher la fête. Rabat ne cesse depuis de s’en prendre à la droite espagnole, lui reprochant d’être à l’origine du vote du parlement européen condamnant le Maroc après le démantèlement du camp de Gdim Izik. Il a même été question de réévaluer les relations avec le voisin espagnole. C’est dire que le départ d’Ahmedou Ould Souilem risque encore de tarder avec la crise actuelle.
Cependant, vu que les rapports entre le Maroc et l’Espagne évoluent en fonction des saisons, il ne faudrait pas être surpris en ce début de 2011 de voir l’ambassadeur nommé par le roi Mohammed VI remettre sa lettre de créance au souverain espagnol. D’ailleurs selon la presse espagnole, Madrid s’activerait à accueillir enfin Ould Souilem. Passage, semble-t-il obligé pour tenir, dans une bonne ambiance le sommet bilatéral qui doit réunir les deux pays dès ce début 2011 à Rabat.