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Grand Angle

France : Les commerçants musulmans de Beaucaire déboutés par la justice

Le maire FN de Beaucaire remporte une bataille judiciaire de plusieurs mois face aux commerçants musulmans. Ces derniers lui réclamaient 3 000 euros de dédommagements pour deux arrêtés municipaux retirés puis remplacés par 2 autres sur le commerce jugés discriminatoires. Le tribunal administratif de Nîmes a prononcé un non-lieu. Mais l'issue de ce procès pourrait relancer une autre bataille.

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Le maire FN, Julian Sanchez vient de remporter son bras de fer face aux commerçants/ Crédit photo: Facebook, capture Planet.fr
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C’est finalement le maire FN de Beaucaire, Julian Sanchez qui est sorti vainqueur du bras de fer l’opposant à 6 commerçants musulmans pour discrimination. Le tribunal administratif de Nîmes a débouté les commerçants de leur requête de 3 000 euros de dédommagements pour deux arrêtés municipaux datés des 16 et 17 juin 2015, indique Ouest France.

Le tribunal a statué et constaté un non-lieu. Il a ainsi rejeté la demande des commerçants comme l’explique l’avocate du maire à l’AFP.

Pour revenir au début de cette affaire, invoquant des plaintes de riverains, Julian Sanchez avait pris en plein mois de Ramadan deux arrêtés municipaux. Le premier réglementait la vente d’alcool et le stationnement en réunion. Le second interdisait l’ouverture des commerces entre 23H00 et 5H00 dans les rues de la ville.  Il n’en fallait pas plus pour que les commerçants crient  au scandale en jugeant ces mesures municipales «discriminatoires, visant spécifiquement des commerçants musulmans, en plein ramadan, au moment où l’activité économique bat son plein.» Pour justifier ces arrêtés lors du procès, le maire FN avait brandi une pétition forte de 2 000 signatures «de riverains, exténués des moteurs qui vrombissent la nuit et des rixes à proximité des épiceries ouvertes à des heures où, en principe, l’on dort»

Après le procès intenté par les commerçants, le maire avait fait volte-face en retirant les arrêtés incriminés avant de les remplacer par 2 autres interdisant toujours l’ouverture des commerces. Une décision écran de fumée selon Abdallah Zekri, le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, au sein du Conseil français du culte musulman (CFCM), constitué partie civile dans cette affaire. Il dénonce «une manœuvre pour éviter une condamnation devant le tribunal administratif».

Le maire remporte donc une bataille mais peut être pas la guerre. Les commerçants ne comptent pas se laisser faire et entendent contrattaquer les nouvelles mesures «car ils indiquent les mêmes interdictions envers les commerçants français de confession musulmane». La rentrée s’annonce tendue pour le maire FN.

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